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Île-de-France: élus et associations dénoncent des "méthodes cruelles" pour tuer les animaux nuisibles

Associations et élus franciliens déplorent des pratiques cruelles et parfois inefficaces. Ils proposent de se pencher désormais sur des solutions non-létales.

"Nous appelons ici le gouvernement, mais aussi les candidates et candidats à la présidentielle, à prendre en considération la question des animaux dits 'liminaires'". Dans une tribune publiée dans L'Obs, quatorze élus franciliens réclament la protection des pigeons, des lapins, mais aussi des chats errants ou des rats.

"Nous souhaitons qu’ils cessent d’être les grands invisibles de la condition animale et de la biodiversité, écrivent-ils. Nous réclamons le déploiement d’outils destinés à mettre en œuvre une cohabitation pacifique avec eux."

Pour ces élus, ces animaux sont souvent victimes d'idées reçues.

"Poison, gaz carbonique, noyade"

Dans cette tribune, les signataires dénoncent notamment l'usage de "méthodes cruelles" pour tuer les rats: "poison principalement, mais aussi gaz carbonique, noyade". Ces pratiques sont également dans le viseur des associations qui pointent du doigt des pièges interdits par un décret.

"Le rat monte sur un genre de plateforme, décrit à BFM Paris, Dominique, membre de la Ligue des animaux, qui explique le fonctionnement d'un piège. Dès qu'il arrive sur cette plateforme, au bout il y a des graines, mais il ne les atteint jamais. Il tombe dans l'eau, où d'après nos informations, il y a un produit destiné à ralentir la décomposition du rat."

La Ligue des animaux a envoyé un courrier à la ville de Paris pour lui demander de retirer ces pièges. Mais ce dernier est resté sans réponse depuis deux mois.

De son côté, Amandine Sanvisens, présidente de l'association Paris Animaux Zoopolis, s'interroge sur le résultat de ces campagnes de dératisation: "aujourd'hui, la ville de Paris dépense énormément d'argent, je crois que ce sont plusieurs millions, chaque année pour tuer les rats mais pour quel résultat?"

"Qui est satisfait aujourd'hui? D'un côté, on a des personnes qui nous disent: "mais non, on en a partout, mais non la mairie ne fait rien'. De l'autre côté, nous, association de protection animale, on considère que ce sont des méthodes qui sont cruelles, qui ne sont pas acceptables, que ces animaux souffrent, qu'ils ont des hémorragies internes. À la fin, personne n'est satisfait", ajoute-t-elle.

"Des méthodes non-létales"

Pour changer ces pratiques, les élus proposent de "ne plus céder à la facilité qui consiste à se débarrasser des animaux dès lors qu'ils dérangent". Ils recommandent ainsi de se pencher sur des méthodes non-létales, "très peu étudiées et qui sont peu proposées": des pigeonniers contraceptifs aux vaccins inhibiteurs de la fertilité des sangliers.

"La recherche publique et privée pourrait nous permettre de trouver de nouvelles méthodes non-létales, assurant un contrôle des populations, quand cela est nécessaire", concluent-ils.

Publiée le 13 février dernier, la tribune est pour l'heure restée sans réponse.

Solenne Bertrand