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Hauts-de-Seine: l'enquête pour violences policières sur le pont de Clichy classée

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON / AFP

Deux femmes accusent trois policiers de les avoir frappées à plusieurs reprises sur le pont de Clichy, le 14 avril dernier.

L'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) portant sur les plaintes de deux femmes accusant des policiers de les avoir frappées en avril sur le pont de Clichy, dans les Hauts-de-Seine, a été classée sans suite, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.

Leur avocat, Me Nabil Boudi, a annoncé son intention de déposer une autre plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, afin de provoquer la saisine d'un juge d'instruction pour rouvrir l'enquête.

Dans cette affaire, les policiers avaient également porté plainte de leur côté, deux jours après les faits, pour outrage, rébellion en réunion et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, entraînant l'ouverture d'une autre enquête préliminaire à Nanterre. Cette enquête était toujours en cours à la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.

"Les faits ou les circonstances des faits de la procédure n'ont pu être clairement établis"

L'enquête de l'IGPN avait été ouverte le 28 avril pour violences par autorité publique et pour injure publique.

Dans son avis de classement sans suite, consulté par l'AFP, le parquet estime que "les faits ou les circonstances des faits de la procédure n'ont pu être clairement établis par l'enquête".

De son côté, l'avocat des deux plaignantes a déploré auprès de l'AFP qu'aucune confrontation n'ait été réalisée entre ces clientes et les policiers.

Dans leur plainte, déposée contre X, consultée par l'AFP, les deux femmes accusent trois policiers de les avoir frappées à plusieurs reprises sur le pont de Clichy le 14 avril dernier. L'une d'entre elles dénonce aussi une tentative d'arrachage de son hijab.

Âgées de 23 et 24 ans, elles racontent qu'elles traversaient à un passage piéton lorsqu'une voiture de police a activé son gyrophare "pour forcer le passage" et "a brusquement freiné au milieu de la voie en arrivant à leur niveau".

"Plusieurs gifles"

Les deux femmes affirment qu'un policier est sorti du véhicule "pour les contrôler" et a asséné "plusieurs gifles" à l'une d'entre elles, qui a aussi dénoncé un plaquage ventral.

Deux policiers sont accusés d'avoir frappé "au niveau du dos et de la poitrine" la seconde jeune femme, et de l'avoir insultée de "sale pute" avant qu'elle ne "perde connaissance". Des vidéos de l'incident avaient circulé sur les réseaux sociaux.

La version des policiers diffère largement.

Selon leur récit rapporté dans un tweet par la préfecture de police de Paris, les deux femmes "ont traversé la route" alors que la patrouille de policiers avait "actionné les avertisseurs sonores et lumineux, pour contrôler un véhicule en infraction".

"Malgré l'urgence, deux femmes ont traversé la route, outrageant les policiers et se sont soustraites au contrôle au milieu d'une foule qui s'interposait", avait poursuivi la préfecture de police.

S. B. avec AFP