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Fusillade à Paris: la droite et l'extrême droite dénoncent "le laxisme" du système judiciaire

Eric Ciotti et Marine Le Pen.

Eric Ciotti et Marine Le Pen. - AFP

Quelques heures après la fusillade qui a fait trois morts dans le centre de Paris, Éric Ciotti, Marine Le Pen ou encore Éric Zemmour ont dénoncé "le laxisme" du système judiciaire français, alors que le suspect avait déjà été condamné pour des violences.

Plusieurs personnalités politiques de droite et d'extrême droite ont dénoncé "le laxisme" du système judiciaire, après la fusillade perpétrée vendredi midi par un homme aux motivations encore inconnues près d'un centre communautaire kurde du 10e arrondissement de Paris. Trois personnes sont mortes, et trois blessées, tandis que le suspect a été interpellé et placé en garde à vue.

L'homme, de nationalité française et âgé de 69 ans, était connu pour des faits de violence. Condamné en 2017 pour violences aggravées, il avait interdiction de porter des armes. En décembre 2021, il s'en était pris à un camp de migrants avec un sabre. Il venait d'être libéré récemment, a précisé la magistrate. Selon nos informations, l'homme a été libéré le 12 décembre dernier car il encourait au maximum 10 ans de prison. Or, lorsque la peine maximale est de 10 ans ou moins, la détention provisoire ne peut excéder un an.

"Mettre fin à ce laxisme systémique!"

À ce stade, le parquet antiterroriste n'a pas été saisi. Le tireur, qui semble avoir agi seul, "a manifestement voulu s'en prendre à des étrangers", a estimé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est rendu sur place dans l'après-midi. Il a précisé que l'individu "n'était pas fiché comme étant quelqu'un d'ultra-droite ou extrémiste qui participerait à des organisations illicites".

"Comment un homme déjà interpellé il y a un an pour tentative d’homicide pouvait être en liberté?", s'est interrogé Éric Ciotti, président des Républicains sur Twitter. Et d'ajouter: "Combien d’individus avec un profil similaire et extrêmement dangereux pour la société sont en liberté? Il faut mettre fin à ce laxisme systémique!"

"C'est encore une démonstration du laxisme judiciaire", a également considéré Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national interrogée par BFMTV, "car cet homme qui avait déjà commis des actes de violences graves n'aurait jamais dû se retrouver dehors!"

Des propos repris par le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de BFMTV vendredi soir. L'élu a lui aussi pointé "une défaillance de la justice": "ça va dans ce sens-là. Effectivement ce n'est pas la défaillance d'un juge, mais c'est la justice en général. C'est-à-dire qu'on arrive dans beaucoup d'affaires, au terme de l'enquête, la procédure permet de le libérer alors que la logique voudrait que l'enquête soit close et qu'un nouveau jugement soit prononcé."

Il estime également que l'individu avait "un profil troublant": "visiblement il était membre d'un club de tir, il savait tirer donc il est quand même extrêmement inquiétant que ce genre de personnes puisse circuler dans la nature".

Éric Zemmour, président de Reconquête, a quant à lui estimé qu'il fallait "tout faire pour empêcher que la France devienne le Liban en grand devrait être la priorité commune de tous ceux qui aiment leur pays".

"Face à l'horreur, la classe politique dans son ensemble a décidé de s'accuser mutuellement", a-t-il encore écrit dans une publication Twitter. "Ensauvagement généralisé, règlements de comptes entre communautés gitane et maghrébine à Montpellier, et maintenant assassinats de Kurdes dans la capitale suivis de violences contre les policiers... Voilà le triste bilan d'une semaine en France".

Le reste de la classe politique, en particulier la gauche, a quant à elle fustigé "l'attaque raciste" d'un "militant d'extrême droite". "Il ne s’agit pas d’une fusillade mais d’un meurtre raciste", a notamment répondu Fabien Roussel à Marine Le Pen. Sur Twitter, le secrétaire nationale du PCF a considéré qu'il s'agissait d'"un possible attentat de la part d’un homme, abreuvé par les discours de haine, qui attaquait au sabre des réfugiés soudanais il y a 11 mois".

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV