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Évacuation de la place de la République: des centaines de personnes rassemblées ce mardi contre les violences

Les manifestants se sont réunis sur le parvis de la place de la République pour protester contre l'évacuation violente d'un campement de migrants survenue la veille, dont les images ont choqué jusqu'au ministre de l'Intérieur.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce mardi soir dans le calme place de la République à Paris pour protester contre l'évacuation violente la veille d'un campement de migrants, dont les images ont choqué jusqu'au ministre de l'Intérieur.

Parmi les manifestants venus, à l'appel d'associations d'aide aux migrants, demander un abri pour les personnes évacuées lundi soir, Traoré Yoro, membre de la coordination des sans-papiers du 75, a indiqué vouloir "soutenir les exilés qui ont subi les violences policières".

"Ça avait commencé la semaine dernière déjà mais cette fois tout le monde a vu", a-t-il indiqué à l'Agence France-Presse (AFP).

Deux enquêtes ouvertes

Deux enquêtes ont été ouvertes ce mardi par le parquet de Paris sur des faits de "violences" sur un migrant et sur un journaliste dont sont soupçonnés des policiers lors de l'opération de lundi soir.

"C'était abject, cette violence", explique Adèle, 21 ans. "Et ça vient avec tout un contexte, la loi sur la sécurité globale. On voit bien que s'il n'y avait pas eu les images, on n'aurait rien su".

L'article 24 de cette proposition de loi, adoptée ce mardi par l'Assemblée nationale, pénalise d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" de membres des forces de l'ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".

"Le début d'une prise de conscience"

Isaline, une étudiante de 21 ans, espère néanmoins que l'évacuation de la place lundi soir sera "le début d'une prise de conscience".

Pour Adèle, militante à l'observatoire des camps de réfugiés, il s'agit de "dénoncer l'hypocrisie du gouvernement, qui dit qu'il fait des opérations de mise à l'abri et derrière laisse un millier de personnes sur le carreau".

Depuis l'évacuation il y a une semaine d'un campement à Saint-Denis, entre 500 et 1000 personnes se trouvaient en errance dans les rues en lisière de Paris, selon les associations qui leur viennent en aide.

"Depuis hier, ça n'a pas changé, on réclame simplement la mise à l'abri des personnes à la rue en pleine pandémie et l'arrêt du harcèlement policier que subissent les exilés", insiste Maël de Marcellus, responsable parisien d'Utopia56, et l'un des organisateurs du rassemblement.

À 20h00, les organisateurs ont annoncé la fin du rassemblement, appelant les participants à rentrer chez eux dans le calme.

F.B. avec AFP