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Enquête à Paris sur la gestion du stock d'explosifs et de munitions du GIGN

Insigne du GIGN (illustration).

Insigne du GIGN (illustration). - AFP

Dans une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2019 au tribunal judiciaire de Paris, un maréchal des logis-chef du GIGN dénonçait la mauvaise gestion du stock du GIGN, dont des munitions et des explosifs, selon Mediapart qui a révélé les faits.

Une enquête a été ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui" en octobre 2020 après la plainte d'un sous-officier dénonçant les conditions de stockage de munitions et d'explosifs du GIGN, a indiqué ce lundi une source judiciaire sollicitée par l'AFP, confirmant une information de Mediapart.

Dans une plainte avec constitution de partie civile déposée le 27 juin 2019 au tribunal judiciaire de Paris, un maréchal des logis-chef du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) dénonçait la mauvaise gestion du stock du GIGN, dont des munitions et des explosifs, selon Mediapart qui a révélé les faits.

Membre de la cellule "dépiégeage d'assaut" (CDA) du groupe d'élite d'intervention de la gendarmerie, le fonctionnaire évoquait également les conditions d'une destruction ordonnée après l'arrestation en novembre 2017 en Espagne de trois membres du GIGN en possession "de nombreuses grenades à plâtres fumigènes, détonateurs, munitions" issues de ce stock, relate Mediapart.

Plusieurs signalements

Le sous-officier avait choisi cette procédure, qui entraîne quasiment systématiquement l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge d'instruction, après le classement d'une première plainte déposée auprès de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) en août 2018.

Le gendarme avait également effectué en juin 2018 un signalement au titre de l'article 40 du code de procédure pénale permettant à toute autorité ou tout fonctionnaire de signaler à la justice un crime ou un délit porté à sa connaissance, selon le média d'investigation.

Entendu en novembre par un juge d'instruction dans le cadre de cette information judiciaire, l'ancien commandant du GIGN (2017-2020), Laurent Phélip, a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour "mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation règlementaire de sécurité ou de prudence", selon Médiapart. Cette information n'a pas été confirmée de source judiciaire.

Contacté, l'avocat de M. Phélip, aujourd'hui directeur du commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (Cossen), n'a pas donné suite.

Selon Mediapart, le maréchal des logis-chef avait signalé à plusieurs reprises à sa hiérarchie des dysfonctionnements dans le stockage des armes et munitions au sein du GIGN.

Il "a fait l'objet d'une mutation d'office deux mois après ses déclarations à l'IGGN", indique le média. Contactée par l'AFP, la gendarmerie n'avait pas réagi dans l'immédiat.

A.F avec AFP