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Dioxines près de l'incinérateur d'Ivry: l'ARS demande une expertise toxicologique

L'incinérateur d'Ivry en février 2022

L'incinérateur d'Ivry en février 2022 - BFM Paris

L'incinérateur de déchets d'Ivry-sur-Seine, aux portes de Paris, inquiète. Une ONG révèle des taux de dioxines particulièrement forts. L'ARS demande une expertise toxicologique.

L'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France a annoncé ce samedi qu'elle allait "solliciter l'avis d'experts toxicologiques" après la publication cette semaine d'une étude révélant des concentrations de dioxines - un polluant organique persistant - très importantes près de l'incinérateur d'Ivry/Paris XIII, le plus grand d'Europe.

Selon ce rapport, commandé par le collectif 3R auprès de chercheurs de la fondation ToxicoWatch, des études ont été "menées sur des oeufs de poules élevées en plein air, des arbres (résineux, oliviers) et des mousses dans les communes d'Ivry-sur-Seine, Alfortville, Charenton-le-Pont et Paris", proches de l'incinérateur d'Ivry.

Des études complémentaires à venir

On y retrouve "des concentrations de dioxines parmi les plus élevées des études de biosurveillance menées par ToxicoWatch en Europe", selon le collectif 3R.

"Ces éléments conduisent l'agence régionale de santé à préconiser, de façon conservatoire et prudentielle, la non-consommation des oeufs et produits animaux issus de poulaillers situés à proximité immédiate de l'incinérateur (Ivry, Charenton, Alfortville, 12e et 13e arrondissements de Paris)", a-t-elle indiqué samedi dans un communiqué, rappelant que "la méthodologie" de cette étude "est en cours d'analyse".

Le collectif 3R a reconnu qu'il était "scientifiquement difficile d'établir avec certitude l'origine de la présence (des dioxines) dans les communes autour de l'incinérateur d'Ivry-Paris XIII".

Le Sytcom conteste les résultats

Le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (Syctom), qui gère l'incinérateur, a réagi en soulignant "quelques biais" dans le rapport, notamment l'absence "de points témoins dans la région parisienne en dehors de la zone d'influence de l'usine, qui permettraient de comparer les valeurs obtenues et donc de qualifier l'origine de la pollution".

Si l'étude "montre qu'il y a des dioxines, elle ne montre en aucun cas la relation entre l'incinération des déchets ménagers et les dioxines", ce polluant organique persistant, a souligné Denis Penouel, invité de BFM Paris ce vendredi soir.

À ce sujet, le directeur général a précisé que les dioxines sont le résultat d'une "combustion en présence de chlore". Ainsi, selon lui, "toutes les combustions non maîtrisées, un feu de jardin, de poubelle, de forêt, peuvent provoquer des concentrations de ce polluant."

A.F avec AFP