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Des vitraux et du mobilier modernes à Notre-Dame? Nouvelle polémique sur la rénovation de la cathédrale

La cathédrale Notre-Dame de Paris en novembre 2020.

La cathédrale Notre-Dame de Paris en novembre 2020. - THOMAS COEX / AFP

L'archevêché de Paris n'est pas opposé à l'idée d'ajouter une touche contemporaine à l'édifice religieux. Si l'Église a les mains libres concernant le choix du mobilier, Stéphane Bern relève que l'État est contraint par une charte à reproduire les vitraux à l'identique.

Comment rénover Notre-Dame de Paris? Faudrait-il reproduire l'édifice à l'identique ou y injecter une touche de modernité? Le débat, né au lendemain de l'incendie de la cathédrale, divise toujours autant. Après la polémique autour de la rénovation de la flèche - qui sera finalement reproduite à l'identique - place aux vitraux et au mobilier.

Dans un entretien au Parisien, l'archevêché de Paris a ouvert dimanche la porte à l'intégration d'objets modernes dans l'enceinte. L'idée de remplacer les vitraux originaux, pourtant épargnés par l'incendie, par des vitraux contemporains n'est pas écartée. "On ne s'interdit rien", a assuré le père Gilles Drouin, chargé de mission par monseigneur Aupetit, auprès de nos confrères.

Un "délire post-moderne"

Interrogé par Le Figaro Vox, Didier Rykner, directeur de La Tribune de l'art, pointe un "délire post-moderne", à la fois "scandaleux" et "inenvisageable". Et ose même le terme "vandalisme". Il dénonce: "En vérité on veut se livrer par préjugé à l’éradication de l’héritage de Viollet-le Duc".

Stéphane Bern, ardent défenseur du patrimoine français, est plus mesuré dans ses propos, même s'il fait état d'une forme d'incompréhension. Dans les colonnes du Parisien, le passionné d'Histoire rappelle que l'édifice appartient à l'État, lequel est contraint par la charte de Venise à le reproduire à l'identique. "Il faut restaurer Notre-Dame dans son dernier état de classement", insiste l'intéressé, et ainsi réinstaller les vitraux choisis par Viollet-le-Duc.

En matière d'aménagement intérieur, l'archevêché est toutefois maître de ses décisions, a confirmé Stéphane Bern. Il n'est ainsi pas à exclure que l'Église ajoute bel et bien au mobilier historique une touche de modernité. Le ministère de la Culture sera néanmoins consulté avant chaque prise de décision.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions