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Crack à Paris: la droite accuse la gauche de "gangréner" le 16e arrondissement

L'adjointe à la santé de la mairie de Paris a annoncé l'ouverture d'un centre pour toxicomanes de 35 lits dans le 16e arrondissement de la capitale.

L'adjointe à la santé de la mairie de Paris a annoncé l'ouverture d'un centre pour toxicomanes de 35 lits dans le 16e arrondissement de la capitale. - BFM Paris

Un élu LR estime que la maire de Paris n'a "rien fait" contre la consommation du crack et s'oppose vivement au projet d'un centre de soins pour toxicomanes dans le 16e arrondissement.

Un élu LR du Conseil de Paris accuse la majorité de gauche de la maire PS Anne Hidalgo de "gangréner" le 16e arrondissement avec le projet d'un centre de soins pour toxicomanes, dont des consommateurs de crack.

Avec la structure de 35 lits médicalisés qui doit ouvrir dans les prochains mois dans l'ancien hôpital Chardon-Lagache, "vous dispersez l'inhumain dans tout Paris et vous allez gangréner le 16e", a accusé Rudolph Granier, déclenchant une bronca à gauche lors de la séance de questions mercredi.

Pour Rudolphe Granier, ce projet "absurde", porté par les Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'Agence régionale de santé (ARS) avec l'appui de la mairie, revient à implanter "une structure pour addicts au crack en plein coeur du 16e arrondissement, qui n'est absolument pas concerné par la consommation comme par le trafic de cette drogue".

"La diffusion du crack à Paris"

Pour ce candidat aux législatives dans le 18e arrondissement, Anne Hidalgo, qui n'a "rien fait" contre la consommation de ce dérivé de la cocaïne, va ainsi "poursuivre la diffusion du crack à Paris". Il demande à la mairie des "mesures adaptées" pour faire cesser cette consommation dans l'espace public, sans quoi il fera un recours administratif.

La présence des consommateurs de crack dans l'espace public du nord-est parisien est un dossier sensible pour la maire Anne Hidalgo, qui espérait en septembre 2021 ouvrir un lieu d'accueil dans le 20e mais a dû y renoncer devant l'opposition des riverains et le veto du gouvernement.

Depuis, ce dernier a prolongé l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque (SCMR), surnommées "salles de shoot" par leurs opposants et rebaptisées haltes soins addictions (HSA).

Faire preuve de "solidarité territoriale"

Les projets comme celui de Chardon-Lagache "ne sont pas des SCMR, ce sont des lits médicalisés pour des personnes avec des polypathologies et/ou avec des problèmes psychiatriques graves", a répondu l'adjointe à la santé (EELV) Anne Souyris à M. Granier.

L'élue écologiste a demandé à l'opposition de droite de faire preuve de "solidarité territoriale", se disant "sûre que le 16e sera prêt à pouvoir accepter ces personnes en grand danger pour les soigner".

Dans une lettre envoyée à l'ARS mi-mai, le maire LR d'arrondissement Francis Szpiner a exprimé sa "catégorique opposition" au projet de centre de soins pour toxicomanes, estimant qu'il ne pouvait pas s'implanter près d'un collège, d'une église et d'un hôpital.

A.F avec AFP