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Covid-19: Île-de-France Mobilités doit trouver 700 millions d'euros pour équilibrer son budget

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Illustration. - Pierre Verdy-AFP

Mis à mal par la crise sanitaire, le budget d'Île-de-France Mobilités présente un trou de 700 millions d'euros. Une situation jugée "catastrophique" par le directeur général du syndicat de transports.

Ile-de-France Mobilités (IDFM) va devoir trouver jusqu'à 700 millions d'euros pour équilibrer en 2023 le budget de fonctionnement des transports publics de la région parisienne, mis à mal par la pandémie de Covid-19, a indiqué vendredi son directeur général, appelant l'Etat à l'aide.

"La situation est absolument catastrophique", a estimé Laurent Probst devant l'Association des journalistes du transport et de la mobilité (AJTM).

La fréquentation plus faible qu'en 2019

Les recettes commerciales sont toujours à la traîne, la fréquentation moyenne dépassant à peine 80% de son niveau de 2019 avant la crise sanitaire. Le versement mobilité (VM, une taxe sur la masse salariale) est de son côté revenu à son niveau de 2019, mais "on a perdu la dynamique", a-t-il constaté.

"A l'inverse, les dépenses ont continué à augmenter", avec notamment le retour de l'inflation, a-t-il regretté.

Il va manquer jusqu'à 700 millions d'euros dans les caisses l'an prochain, a calculé Laurent Probst. "Une solution pourrait être d'augmenter les tarifs, mais elle est exclue par la présidente (d'IDFM Valérie Pécresse) pour préserver le pouvoir d'achat", a-t-il souligné. La dernière augmentation remonte à 2017.

"On demande de baisser la TVA de 10% à 5,5%" sur les billets, ce qui permettrait déjà de récupérer 160 millions d'euros par an, a-t-il noté, notant que l'État n'avait aidé que "timidement" son institution en lui prêtant 2 milliards d'euros -et en lui donnant 150 millions- pour éponger les pertes liées au Covid depuis deux ans.

"A Londres, le gouvernement britannique a donné 8 milliards de livres de subventions pures à TfL" (Transport for London, équivalent local d'IDFM), a-t-il soupiré.

Les futures lignes de métro, des coûts supplémentaires

Au-delà, l'exploitation des futures lignes du métro du Grand Paris Express et du prolongement du RER E à l'est va coûter des centaines de millions d'euros supplémentaires qu'IDFM n'a pas.

Laurent Probst a en poche "un courrier du Premier ministre Edouard Philippe daté de janvier 2020, juste avant que la crise sanitaire", et alors que l'actuelle cheffe du gouvernement Elisabeth Borne était ministre des Transports, qui reconnaît qu'"il faut qu'on trouve des ressources nouvelles" pour l'exploitation du Grand Paris Express.

"Même la Cour des comptes confirme qu'il y un besoin de recettes fiscales nouvelles", a-t-il ajouté.

Le budget de fonctionnement d'IDFM de près de 11 milliards d'euros par an, représente la moitié des dépenses consacrées en France aux transports en commun. Son budget d'investissement atteint actuellement 4 milliards par an.

L.R. avec AFP