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Colère des agriculteurs: un barrage filtrant mis en place à Rungis

Les agriculteurs ont appelé à bloquer Rungis. Pour l'heure, seuls les blindés de la gendarmerie sont sur place. Les forces de l'ordre filtrent les entrées du plus gros marché de produits frais d'Europe.

Pour entrer au marché de Rungis ce lundi 29 janvier, il faut prendre son mal en patience. Car les gendarmes contrôlent chaque identité en mettant en place un barrage filtrant. Seules les personnes qui ont le droit d'entrer à Rungis peuvent passer.

Dès dimanche 28 janvier au soir, des véhicules blindés et des camions de gendarmerie ont d'ores et déjà été positionnés autour du marché de Rungis, avant le blocage annoncé par les agriculteurs. Le ministre de l'Intérieur avait déclaré ce dimanche prévoir un "dispositif défensif important" pour empêcher tout blocage de la capitale et de l'Île-de-France.

Rungis constitue une ligne rouge à ne pas franchir selon Gérald Darmanin. "On ne peut pas accepter n'importe quoi (...) comme nous avions eu des renseignements sur Rungis, on a préféré prédisposer ces moyens et ainsi expliquer que nous étions nous aussi déterminé à être attentif et la main tendue mais à ne pas accepter n'importe quoi sur le sol de la République", expliquait le ministre de l'Intérieur.

Une annonce visant particulièrement les agriculteurs de Lot-et-Garonne, qui ont fait cet appel à bloquer Rungis. Ils doivent partir ce matin d'Agen en tracteurs.

Les clients anticipent leurs achats

Ce lundi matin, certains clients anticipent et sont venus faire leurs courses à Rungis, en prévision d'un éventuel blocage. "Il n'y avait pas de marchandises samedi. Moi qui viens tous les jours, à mon avis demain ça va être encore pire. Donc aujourd'hui si je peux acheter tout le marché, j'achète tout le marché", confie Jérémy, au micro de BFMTV.

Pour l'heure, aucun tracteur à l'horizon. Les agriculteurs sont attendus mardi soir ou mercredi matin. "Notre objectif n'est pas de rentrer dans Rungis. Ce qu'on veut, c'est montrer l'impact de ne plus avoir d'agriculture en France et essayer de discuter avec des chauffeurs qui viendraient approvisionner le marché" pour "cerner la part d'importation et quel type de produit rentre", indique Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale.

Un important dispositif de sécurité est déployé notamment en Île-de-France. 15.000 personnels des forces de l'ordre sont mobilisés. D'autres véhicules blindés de la gendarmerie ont été déployés dès dimanche soir à l’aéroport de Roissy pour également empêcher les blocages.

Alicia Foricher