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Cinquante ans après le procès de Bobigny, l'ancien tribunal transformé en lieu des luttes féministes

Le département de la Seine-Saint-Denis a décidé d'effectuer des travaux début 2023 pour y faire "un nouveau lieu en lien avec l'égalité femmes/hommes et les luttes féministes".

L'ancien tribunal où s'est déroulé le procès de Bobigny en 1972 ouvrant la voie à la légalisation de l'IVG va faire l'objet d'une rénovation pour devenir un nouveau lieu des luttes féministes en Seine-Saint-Denis, a annoncé mardi le département.

Il y a 50 ans, s'ouvrait dans l'ancien tribunal de Bobigny le procès de Marie-Claire Chevalier, 16 ans, poursuivie pour avoir eu recours à l'avortement après un viol. Défendue par l'avocate Gisèle Halimi, l'adolescente avait été relaxée.

"Un lieu en lien avec l'égalité femmes/hommes"

Par la suite, Michèle Chevalier, sa mère, et Micheline Bambuck, la femme médecin qui s'était chargée de l'intervention clandestine, avaient été condamnées au sein de ce même tribunal respectivement à 500 euros d'amende avec sursis et un an de prison avec sursis. Deux femmes qui avaient servi d'intermédiaires avaient, elles, été relaxées.

Désormais propriétaire du bâtiment, le département de la Seine-Saint-Denis a décidé d'y effectuer des travaux à partir du premier trimestre 2023 pour y faire "un nouveau lieu en lien avec l'égalité femmes/hommes et les luttes féministes".

Pour marquer les 50 ans du procès de Bobigny, le département a rendu mardi un "femmage" (néologisme désignant un hommage rendu à une femme) à Gisèle Halimi, avocate féministe, militante de la décolonisation.

Lors de ce procès historique, l'avocate avait réalisé "une plaidoirie de rupture qui a fait surgir la société au tribunal de Bobigny", a déclaré l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, présente à l'hommage ce mardi.

L.R. avec AFP