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Assassinat du policier Xavier Jugelé: au procès en appel, un accusé reconnait sa "responsabilité"

Xavier Jugelé venait d'être accepté à la police judiciaire de Paris.

Xavier Jugelé venait d'être accepté à la police judiciaire de Paris. - Capture BFMTV

Nourredine Allam a reconnu sa "responsabilité" devant la cour d'assises spéciale lors du procès en appel de l'attentat des Champs-Élysées.

Condamné à 10 ans de prison en première instance pour son implication dans l'assassinat du gardien de la paix Xavier Jugelé sur l'avenue des Champs-Elysées en avril 2017, le Franco-Algérien Nourredine Allam a reconnu lundi sa "responsabilité" lors de son procès en appel.

"J'ai fait une grave erreur. Ça me rongera toute ma vie. J'ai fait la présentation" entre Karim Cheurfi, le tueur du policier, et les deux personnes qui lui ont procuré une arme automatique, a admis Nourredine Allam devant la cour d'assises spéciale.

"Si je ne les avais pas présentés, peut-être que tout cela ne serait pas arrivé", a dit le Franco-Algérien de 32 ans qui, en première instance, avait nié en bloc toute implication dans cet attentat.

Il a reconnu avoir servi d'intermédiaire entre le tueur et Yanis Aidouni et Mohamed Bouguerra, les deux hommes qui ont affirmé en première instance - ils ne sont pas jugés en appel - lui avoir vendu une kalachnikov. Selon l'accusation, c'est Nourredine Allam qui aurait revendu cette arme à Karim Cheurfi.

Nourredine Allam aurait vendu l'arme qui a tué le policier

"Je n'ai pas participé à la transaction", a-t-il soutenu. "Je n'ai pas acheté l'arme. Je ne l'ai pas remise à Cheurfi", a-t-il affirmé. De fait, ses empreintes n'ont pas été relevées sur l'arme du tueur, abattu par des tirs de riposte le 20 avril 2017 après avoir tué le policier Xavier Jugelé et blessé deux de ses collègues ainsi qu'une touriste allemande.

Nourredine Allam a expliqué que Karim Cheurfi, rencontré en prison, lui aurait confié se "sentir menacé" et qu'il "cherchait des affaires". "Des affaires?", s'étonne le président David Hill. "Quand on parle d'affaires, tout le monde comprend, il s'agit d'armes", répond Nourredine Allam, embarrassé.

Il aurait alors contacté Mohamed Bouguerra, un cousin éloigné, qui aurait lui-même contacté son ami Yanis Aidouni susceptible de fournir une arme.

Ensuite, l'histoire diverge. Nourredine Allam dit avoir mis en contact Cheurfi et Aidouni et s'en être tenu là.

Entendu vendredi comme témoin, Yanis Aidouni, un Français de 31 ans - condamné définitivement à six ans de prison en première instance - a expliqué quant à lui à la cour que c'est Allam qui lui avait acheté l'arme et l'avait troquée ensuite contre une moto appartenant à Cheurfi.

"Si j'avais su que Cheurfi voulait tuer des policiers, je l'aurais tiré moi-même jusqu'au commissariat", a affirmé Allam devant la cour.

Quelques jours après l'attentat, Nourredine Allam s'est bien présenté spontanément à la police... mais seulement pour dire qu'il avait acheté une moto à Cheurfi et rien d'autre.

J.V. avec AFP