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Agriculteurs en colère: la Coordination rurale se mobilise sur les Champs-Élysées, 66 interpellations

Des membres de la Coordination rurale étaient ce vendredi 1er mars sur la plus belle avenue du monde, à Paris. Le syndicat disait vouloir "prendre symboliquement et pacifiquement l'Étoile".

Action coup de poing, près d'une semaine après le début du Salon de l'agriculture. Des membres de la Coordination rurale se sont rendus tôt ce vendredi 1er mars sur les Champs-Élysées, à Paris.

"La Coordination rurale prend symboliquement et pacifiquement l'Étoile", a écrit le syndicat sur X, demandant "des actes rapidement pour sauver nos 45% d'exploitations en détresse financière".

D'autres actions avaient lieu ailleurs à Paris: quatre tracteurs bloquaient la sortie du périphérique porte d'Ivry, d'autres se positionnaient au niveau de la sortie de l'A4 à Charenton, selon la police.

Axel Masson, éleveur dans le Loir-et-Cher, a expliqué à l'AFP qu'ils étaient une centaine rassemblés dès 4 heures vendredi matin "dans le calme et dans le respect" devant l'Arc de Triomphe. Tracteurs et ballots de paille se sont installés sur la célèbre avenue au petit jour.

66 interpellations

Des tracteurs se sont ensuite mis en route pour poursuivre le blocage sur les Champs-Élysées, qui ont finalement été évacués à 9h30. Les tracteurs ont quitté les abords de l'Arc de Triomphe, escortés par les motards de la Police nationale.

66 personnes ont été interpellées selon un décompte de la police transmis à BFMTV. Soixante-six interpellations ont eu lieu, selon la préfecture de police. Parmi elles, Patrick Legras, l'une des figures de la Coordination rurale, confirme le syndicat, à la veille du dernier weekend du Salon de l'agriculture.

Alors qu'ils devaient se rendre initialement au château de Versailles dans une manifestation autorisée, "les agriculteurs ont fait ce détour pour aller sur la tombe du soldat inconnu", affirme Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, joint par l'AFP. Mais "ils n'ont pas eu le temps d'aller bien plus loin puisque les forces de police se sont tout de suite interposées et la discussion a tourné court".

"Tout le monde doit respecter la loi"

Interrogée sur cette action, la ministre déléguée à l'Agriculture et à la Souveraineté alimentaire Agnès Pannier-Runacher a rappelé que "tout le monde doit respecter la loi et une manifestation qui n'est pas déclarée est donc une manifestation illégale".

Mais "cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas écouter la colère des agriculteurs et c'est ce que nous faisons en prenant des mesures très concrètes, des mesures d'urgence", a-t-elle martelé sur Sud Radio, affirmant qu'"aujourd'hui l'argent descend dans les cours de ferme".

Ce n'est pas la première fois que les agriculteurs en colère se mobilisent autour de la capitale. Fin janvier, des centaines de tracteurs avaient convergé autour de Paris pour bloquer des axes stratégiques. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs avaient appelé à lever les barrages après une série de concessions gouvernementales.

Ariel Guez