Accusations de violences conjugales: Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris, démissionne

Dans une lettre adressée aux personnels et élèves, Mathias Vicherat, le directeur de Sciences Po Paris, a annoncé sa démission ce mercredi 13 mars. Lui et son ex-épouse s'accusent de violences conjugales réciproques.

Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris, a annoncé sa démission ce mercredi 13 mars dans une lettre adressée au personnel et aux étudiants. Une démission qui fait suite au renvoi de ce dernier et son ex-compagne "devant le tribunal correctionnel" explique-t-il.

"C’est moins ma personne que l’institution qui m’importe, c’est pourquoi j’ai décidé, afin de la préserver, de démissionner de mes fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques de Paris et d’administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques", ajoute Mathias Vicherat dans sa lettre.

Tous deux s'accusent de violences

Le 3 décembre dernier, Mathias Vicherat avait été placé en garde à vue, avec son épouse, dans une affaire de violences conjugales, dans laquelle les deux s'accusent réciproquement.

Dans ce courrier interne, l'ex-directeur de Sciences Po Paris "conteste toujours les accusations de violences qui ont été formulées et diffusées" à son encontre.

"C’est la conclusion d’une enquête, conduite par le commissariat du 7e arrondissement de Paris, sans qu’aucune plainte, de part et d’autre, ne soit jamais déposée", ajoute-t-il.

Désormais, après le renvoi des deux personnes devant le tribunal correctionnel, Mathias Vicherat espère "que la justice permettra d'établir la réalité des faits".

Une nouvelle administration provisoire

Du côté de Sciences Po, "une administration provisoire sera nommée dans les prochains jours" assure-t-elle dans un courrier.

Cette dernière "assurera les fonctions de direction de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et ce, jusqu’à la nomination d’une prochaine direction.

Une procédure d'appel public à candidature sera publiée au Journal officiel de la République française. Examinés par une commission, les candidats seront auditionnés avant proposition d'un nom au conseil d'administration.

Une démission vivement réclamée par les étudiants

Au mois de décembre et à la suite de ce placement en garde à vue, Mathias Vicherat avait volontairement "proposé" sa "mise en retrait provisoire". Mais du côté des étudiants, certains avaient réclamé sa démission. Ils avaient notamment occupé le bâtiment historique de l'établissement à plusieurs reprises.

Selon eux, Mathias Vicherat n'avait "plus aucune légitimité " alors qu'il avait été élu à la suite du scandale Duhamel-Mion, presque exclusivement sur un programme de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

À la suite de sa démission, Mathias Vicherat a décrit Sciences Po comme une "institution admirable". "Ce fut un grand honneur et un bonheur sans pareil que de travailler avec vous tous à son épanouissement",a-t-il conclu.

Martin Regley Journaliste