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Violences urbaines: un bar-tabac incendié près de Rouen, son patron "dépité"

Le bar-tabac Le Kennedy de Bihorel a été incendié dans la nuit de jeudi à vendredi lors de la nuit de violences en réaction à la mort de Nahel.

Le commerçant est encore sidéré. Face à son bar-tabac totalement détruit par les flammes, Frédéric, le patron du Kennedy à Bihorel (Seine-Maritime), est dépité. Dans la nuit de jeudi à vendredi, son établissement a été ravagé par un incendie qui s'est déclaré aux alentours de 2h00 du matin.

Cet acte fait suite aux vives tensions et violences qui émaillent la France depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre (Haut-de-Seine).

"Je suis désolé pour tous mes clients. Un bar c'est un lieu de vie et ça s'écroule pour eux. Je suis aussi dépité pour ma famille et moi", regrette-t-il au micro de BFM Normandie devant son commerce en ruine.

"J'ai deux enfants handicapés et je suis le seul à travailler"

L'homme est arrivé dans la nuit pour constater les dégâts, impuissant face aux flammes. Avec l'incendie, Frédéric a perdu son emploi, du jour au lendemain. "Tout s'écroule !", lance-t-il. "Demain, il faut que je retrouve du travail". L'homme avait repris le bar-tabac il y a 12 ans et y travaillait seul précise nos confrères de Paris Normandie.

Une situation d'autant plus dure pour le commerçant, père de deux enfants en situation de handicap. "Je suis peut-être un cas particulier mais, j'ai deux enfants handicapés et je suis le seul à travailler", précise-t-il.

Dans le quartier du centre commercial Kennedy, dont faisait partie l'établissement de Frédéric, c'est un choc pour les habitants. Auprès de BFM Normandie, certains riverains se demandent pourquoi les émeutiers s'en sont pris à un bar et à un commerçant.

Un quartier calme et sans histoire

Surtout que dans cette commune limitrophe de Rouen, le quartier est calme et sans histoire. "Dans le bar, on côtoie des personnes âgées mais aussi des jeunes dans une ambiance formidable. C'est un vrai lieu de vie, très calme", explique Frédéric.

"Je pense que l'on avait, sans nous jeter des fleurs, une bonne réputation. C'est désolant parce que des bars dans le coin, ça ne court pas les rues", précise-t-il calmement.

Désormais, lui et les habitants s'inquiètent que tout le quartier en pâtisse et que d'autres commerces soient contraints de fermer.

Cette nuit, 17 personnes ont été interpellées en Seine-Maritime selon un bilan de la préfecture. De nombreux bâtiments publics ont été pris pour cible, notamment des mairies annexes, des missions locales, des bureaux de poste et un commissariat à Canteleu, Saint-Étienne-du-Rouvray, Petit-Quevilly ainsi que dans les Hauts de Rouen.

Martin Regley Journaliste