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Seine-Maritime: 18 interpellations dans le cadre d'une escroquerie visant des prêtres

Image d'illustration - Des billets de 50 et de 100 euros

Image d'illustration - Des billets de 50 et de 100 euros - Pixabay

Les escrocs présumés auraient dérobé de l'argent à pas moins de 62 prêtres exerçant dans la région.

Dix-huit escrocs présumés, soupçonnés d'avoir soutiré de l'argent à au moins 62 prêtres, ont été interpellés en Seine-Maritime ce mercredi. Neuf d'entre eux seront jugés le 16 mai prochain, a appris l'AFP de sources policières et judiciaires.

Ces six hommes et trois femmes, âgés de 29 à 56 ans et mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", ont été entendus vendredi au tribunal judiciaire du Havre dans le cadre d'une comparution immédiate.

L'un d'eux, considéré comme le "cerveau" de l'affaire, était déjà en détention pour des faits similaires. Les huit autres ont été placés sous contrôle judiciaire dans l'attente de l'examen de l'affaire sur le fond dans deux mois.

"Au terme d'un gros travail d'enquête", dix-huit personnes, domiciliées dans l'agglomération du Havre, ont été interpellées et placées en garde à vue mercredi, a indiqué à l'AFP le commissaire du Havre Julien Herbaut.

Les faits, comme expliqué lors d'une audience devant le tribunal judiciaire du Havre vendredi, se sont déroulés entre avril 2020 et février 2024.

Le "cerveau" déjà condamné en 2021

Àgé de 35 ans, le "cerveau" de l'affaire, qui a comparu vendredi, est actuellement incarcéré après avoir été condamné en 2021 pour des faits similaires.

Il contactait les prêtres depuis la maison d'arrêt de Val-de-Reuil, dans l'Eure. Se faisant passer pour un gendarme, un policier ou un magistrat, il évoquait des enquêtes pour escroquerie et obtenait ainsi les coordonnées bancaires des victimes.

Il disait aussi parfois avoir été marié par le prêtre et être en grandes difficultés financières.

Soixante-deux victimes originaires de toute la France, âgées de 69 à 94 ans, ont été identifiées. Il est possible que d'autres ne se soient pas manifestées, a estimé le commissaire du Havre. Leur préjudice a été évalué à 440.000 euros.

"C'était de l'argent facile mais je ne savais pas que c'était de l'argent de l'escroquerie", a plaidé l'un des suspects. "J'ai été naïve et stupide", a dit une autre quand une troisième a estimé: "J'ai été abusée et manipulée".

Le chef du réseau a repris le mode opératoire de son père qui avait monté un mode d'escroquerie du même type dans les années 1990, a souligné Julien Herbaut.

Les neuf autres interpellés, ayant joué un rôle subalterne, seront convoqués devant le tribunal ultérieurement, selon le commissaire.

G.J. avec AFP