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Le Havre: les soignants de l'hôpital psychiatrique dénoncent un trafic de stupéfiants près des locaux

Les soignants ont fait grève à l'occasion de mouvement interprofessionnel ce jeudi où ils ont critiqué le manque de moyens qui favorise ce genre de trafics.

Les soignants de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre sont en colère. Ils ont participé ce jeudi au mouvement de grève national et interprofessionnel qui a rassemblé plus de 3000 personnes dans le cortège havrais.

Une dizaine de soignants de l'hôpital psychiatrique se sont également réunis devant l'établissement pour protester notamment contre les conditions de travail, le manque de moyens et d'effectifs.

Un danger pour le personnel

Les personnels en grève dénoncent également la présence d'un trafic de drogue qui prospère au sein du parc de l'établissement. Un trafic facilité selon eux par les sous-effectifs avec notamment un manque de surveillants au sein de l'hôpital psychiatrique.

Une situation qui peut s'avérer dangereuse pour le personnel, une fois que les patients ont ingéré la drogue achetée aux dealers.

"Les collèges se font agresser. Le patient qui est complètement halluciné c'est compliqué. Aller dire à des personnes qu'elles ont rien à faire là, le soir, la nuit quand vous sortez seul à 21h30 ou à 22h, c'est pas quelque chose qui doit être des plus sécurisants", raconte au micro de BFM Normandie, Yann Adreit, représentant syndical Sud santé à l'hôpital Pierre Janet.

Des interventions de police

De son côté, la direction de l'hôpital psychiatrique indique être au courant de ces incidents. Elle assure avoir déployé des moyens pour mettre fin à ce trafic en faisant appel aux forces de l'ordre. Celles-ci interviennent sur place de manière assez régulière.

"On a des alliances avec la police et la justice dans le cadre d'une convention police-justice signée il y a déjà quelques mois de ça et qui permet à la police d'intervenir de façon, y compris préventive et dissuasive, sur site", explique à BFM Normandie Laurence Biard, directrice du centre hospitalier.

Pourtant, parmi les soignants grévistes, cette solution ne suscite pas particulièrement d'enthousiasme. Ils jugent ces interventions inefficaces pour les patients de l'établissement et appellent à effectuer plutôt un travail en amont de ces trafics.

"C'est pas une fois que le fléau est présent dans l'institution qu'il faut attraper les dealers. C'est avant. Il faut qu'on s'occupe de nos patients, il faut qu'on leur propose une vie autre qu'un abandon à l'intérieur de nos murs", interpelle Mathias Monnier, infirmier et syndicaliste Sud santé à l'hôpital Pierre Janet.

Pour le moment, la direction de l'établissement ne connaît pas avec précision l'ampleur du trafic de stupéfiants qui frappe l'hôpital psychiatrique havrais.

Sven Geslin avec Gauthier Hartmann