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Le Havre: deux recours déposés contre le projet de terminal méthanier flottant

Le projet de terminal méthanier flottant au Havre  fait débat (Illustration)

Le projet de terminal méthanier flottant au Havre fait débat (Illustration) - BFM Normandie

Un premier recours avait été déposé au mois de janvier. Un second, déposé en avril, vise l'arrêté de l'État autorisant l'exploitation du site.

Une audience aura lieu le 6 juillet devant le tribunal administratif de Rouen, saisi par France Nature Environnement (FNE) de deux recours contre un projet de terminal méthanier flottant au Havre, a appris l'AFP ce mercredi auprès du tribunal.

Dans le contexte de tensions accrues sur l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, l'Etat français a retenu un projet de terminal méthanier flottant porté par TotalEnergies et destiné à créer un nouveau point d'entrée de gaz en France.

Une mise en service en septembre

Le navire spécialisé Cape Ann, qui servira de terminal flottant, "sera mis en service en septembre, après avoir réalisé les tests nécessaires. Sa date d'arrivée au Havre reste à finaliser", a indiqué mercredi TotalEnergies.

Le premier recours de FNE Normandie, déposé en janvier, attaque l'arrêté préfectoral autorisant l'installation de canalisations raccordant le bateau au réseau de gaz à terre. Le second, déposé en avril, vise l'arrêté de l'Etat autorisant l'exploitation du site.

Pour FNE, l'ensemble aurait dû faire l'objet d'une évaluation environnementale, avec étude d'impact et enquête publique, comme les grandes infrastructures de ce type.

Sa création est permise "s'il est nécessaire d'augmenter les capacités nationales de traitement de gaz naturel liquéfié (GNL) afin d'assurer la sécurité d'approvisionnement" par la loi sur le pouvoir d'achat d'août 2022.

Or "il n'y a pas de menace grave sur l'approvisionnement en gaz du pays", déjà doté de quatre terminaux, ajoute FNE, par la voix de sa juriste Alice Béral.

"L'utilité" du terminal remise en cause

Greenpeace réfute aussi dans un rapport mercredi "l'utilité réelle" de ce terminal par rapport à la consommation du pays.

Pour le ministère de la Transition énergétique, "la menace sur l'approvisionnement gazier était très importante lorsque la guerre en Ukraine a éclaté: 40% de l'approvisionnement gazier de l'Europe provenait de Russie."

Dans un "contexte géopolitique incertain, le terminal méthanier flottant est important pour faire face à tous les scénarios (dont celui d'un hiver froid)", a indiqué le ministère mercredi.

"Il ne s'agit pas d'augmenter la consommation de gaz, on fait tout pour la réduire (...) Cette infrastructure est flottante et réversible, avec une durée d'exploitation maximale de 5 ans".

Le navire Cape Ann, doté d'équipements de regazéification, pourra injecter environ 10% de la consommation annuelle de gaz française, à partir de navires méthaniers venus l'alimenter avec du GNL (gaz liquéfié) de Norvège, Algérie, Qatar, États-Unis, Nigeria ou d'Égypte.

L.R. avec AFP