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FC Rouen: lâché par une partie des supporters, le président veut vendre le club "à qui veut le prendre"

Après les incidents de la semaine dernière impliquant des supporters du FC Rouen, le président du club a réaffirmé, ce lundi 25 mars, lors de l'émission Kop Normandie, que le club est à vendre.

Un "rêve d'enfant" devenu cauchemar en à peine deux ans. Charles Maarek, président du FC Rouen, invité de BFM Normandie ce lundi 25 mars, a réaffirmé que le club est à vendre "avec grand plaisir".

"Qui veut le prendre, peut le prendre. J'accompagnerai jusqu'au mois de mai via une augmentation de capital. Je veux plus en entendre parler", poursuit le président actuel.

Des menaces et des débordements lors du dernier match

Malgré la belle épopée en coupe de France, le FC Rouen vit une saison difficile, notamment sur le plan financier. Fin novembre, le club a été sanctionné par la DNCG d’un retrait de cinq points, d’une interdiction de recrutement et d’un encadrement de sa masse salariale. Le gendarme financier du football français avait alors relevé d’importants problèmes de trésorerie.

La relation entre une partie des supporters et le président du club s'est envenimée jusqu'à atteindre le point de non-retour vendredi 22 mars, lors de la venue du Mans à Diochon. Face à la crainte d’une éventuelle rétrogradation administrative, les ultras du FCR ont encore haussé le ton.

Entre 400 et 500 supporters ont quitté leurs tribunes en début de seconde période pour envahir la zone plus familiale du stade Robert-Diochon, à proximité des places VIP et de la zone de presse, où était assis Charles Maarek avant d’être exfiltré. Ce lundi, ce dernier se dit "meurtri" par ce qu'il s'est passé.

Le président des Diables rouges s'est senti menacé. "Quand vous esquivez de justesse une baffe et que vous vous prenez de la bière et qu'on me prend de force pour monter en loges et que pendant 5/10 minutes la situation n'est pas totalement maîtrisée et que des collègues ont pris des coups-de-poing... Y a des traces", lâche le président.

"Quand je vois des enfants de 12 ans qui me traitent d'escroc et de voleur... Je n'en veux pas aux enfants mais j'en veux aux parents. Des enfants de 12 ans qui faisaient des doigts d'honneur", s'étonne Charles Maarek.

"Si je mets pas l'argent à ce moment-là (...) le club coulait"

S'il admet ne pas être "un homme parfait", il assure avoir toujours voulu aider le club. "J'ai repris le club il y a deux ans. Presque jour pour jour, Max (Maximilien de Wailly, ancien président du FC Rouen de 2021 à 2022, NDLR) décédait. Si je mets pas l'argent à ce moment-là, parce qu'il avait prévu de mettre de l'argent, le club coulait", estime Charles Maarek.

"Depuis deux ans, on a fait une montée avec 69 points. On fait cette année, une belle saison, on aurait pu faire mieux sans les cinq points (le retrait de cinq points, NDLR). On est en quart de finale, on a frôlé les demi-finales" de la coupe de France, énumère le président, dont l'équipe est actuellement 5e de National.

Outre l'animosité de certains supporters, Charles Maarek pointe du doigt le système footballistique actuel. "Le National est une machine à broyer, comme le disait le président de Cholet", juge le président du FC Rouen.

Ce dernier explique que le club d'Orléans est également en déficit, de deux millions d'euros. Pour autant, "est-ce que ce matin les supporters d'Orléans ont été attraper leur président? Au contraire, ils se montrent au côté du président pour donner une bonne image pour qu'Orléans soit vendu et qu'Orléans continu".

Charles Maarek indique avoir eu des propositions d'achat du FC Rouen il y a quelques jours mais qu'elles ne sont plus à l'ordre du jour. "Il y a des gens qui étaient intéressés vendredi qui aujourd'hui m'ont appelé et m'ont dit "olala on n'a pas envie de vivre ça".

Le club définitivement en vente

À l'heure actuelle, la trésorerie n'est pas "très abondante" mais "les salaires de février ont été payés".

"À l'époque, je pensais que le FC Rouen valait 5 millions d'euros. J'ai eu l'honnêteté de prendre un cabinet spécialisé en audit, qui fait plein de vente de club qui a donné son rapport. Ceux qui sont intéressés passent par eux et ils peuvent racheter. C'est une valorisation du club avec toute la donnée comptable", précise ce dernier.

Pour autant, Charles Maarek souhaite vendre vite. "Vu que je suis pressé, je suis prêt à faire un effort et céder le club" à un coût d'achat moins important, concède le président des Diables rouges.

Alicia Foricher