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Échouage de deux cétacés en Seine-Maritime: une association assure que c'est un phénomène "de moins en moins rare"

L'association de protection des animaux sauvages déplore des éléments extérieurs, comme des pollutions sonores et chimiques, qui peuvent causer l'échouage de cétacés.

"C'est toujours une mauvaise surprise." En seulement deux jours, ce sont deux cétacés qui se sont échoués sur le littoral normand, à quelques kilomètres l'un de l'autre, en Seine-Maritime. L'un sur la plage de Saint-Valery-en-Caux mercredi, l'autre près de la commune de Veules-les-Roses, ce jeudi.

"En Normandie, ce n'est pas quelque chose qui est très fréquent, mais ça arrive", explique à BFM Normandie Laure Prévost, soigneuse à l'association CHENE (Centre d'Hébergement et d'Etude sur la Nature et l'Environnement).

"Un phénomène quasiment quotidien"

Le phénomène devient toutefois "de plus en plus fréquent", en raison de divers éléments qui perturbent l'environnement des cétacés, déplore Marc Giraud, porte-parole de l'association pour la protection des animaux sauvages au micro de BFM Normandie.

"C'est un phénomène de moins en moins rare (...), les échouages. Il y a plusieurs raisons: il y a évidemment les collisions avec les gros bateaux, et les bateaux rapides, ce qui fait beaucoup de dégâts."

Il pointe aussi du doigt des pollutions sonores dans l'environnement des cétacés, qui peuvent perturber leur orientation. "Les cétacés fonctionnent au sonar, donc l'oreille, pour eux, c'est très important."

Marc Giraud évoque également des "pollutions chimiques", mais aussi des animaux qui sont parfois "affamés, qui ont des maladies". Autant de raisons qui font que les échouages deviennent "un phénomène quasiment quotidien", notamment avec les dauphins et les baleines.

Des difficultés à évacuer les carcasses

Pour les associations de protection des animaux, cette augmentation des échouages inquiète. "C'est vraiment dommage, parce que les choses commençaient à aller mieux pour les baleines. Depuis l'arrêt de la chasse, les populations réaugmentent", poursuit Marc Giraud. "Et maintenant, avec toutes ces pollutions, toutes ces collisions, il y a à nouveau des destructions qui sont très, très importantes."

Des difficultés pour évacuer la carcassse

Les autorités peinent désormais à évacuer la carcasse du cétacé qui s'est échoué mercredi à Saint-Valery-en-Caux. L'animal de 19 mètres de long et de 30 tonnes a été emporté par la marée montante, explique la préfecture de la Seine-Maritime dans un communiqué.

"Après examen approfondi de la situation, l'opération est apparue particulièrement dangereuse du fait de la taille de celui-ci, de la période de grandes marées ainsi que des difficultés de navigation liées à la météo", précise la préfecture. "Les multiples vérifications ont permis d'établir qu'il était impossible de récupérer la carcasse de manière sécurisée, sans mettre en danger la vie des marins et plongeurs nécessaires à la tenue de l'opération."

La carcasse, qui a été localisée, doit ainsi faire l'objet d'un suivi "ainsi que d'un avis urgent aux navigateurs, afin de prévenir les dangers de collision". Une autre opération est menée pour évacuer le cétacé découvert ce jeudi à Veules-les-Roses, "dès lors que les conditions seront réunies".

Tristan Rickli avec Laurène Rocheteau