Caen: des auxiliaires de vie de Domidom, filiale d'Orpea, en grève pour les salaires

Dix salariées sont en grève depuis le 18 octobre à Caen pour demander des hausses de salaires afin de faire face à l'inflation.

Dix salariées de Domidom, filiale d'aide à domicile du groupe Orpea, étaient toujours en grève jeudi à Caen où la journée de mobilisation pour une hausse des salaires de la CGT a rassemblé 200 personnes devant la permanence du Medef.

En grève depuis le 18 octobre

"On est un petit groupe de petites bonnes femmes qui a commencé (son action) avec un marqueur noir et un drap blanc" en préparant des banderoles: c'est par ces mots qu'Angelika Osmane, auxiliaire de vie de 48 ans, a pris la parole devant les manifestants.

Angelika et neuf de ses collègues, huit auxiliaires de vie et deux aides-ménagères, tiennent un piquet de grève depuis le 18 octobre devant l'agence Domidom de Caen qui compte 36 salariés.

L'inflation a rogné leur pouvoir d'achat et, comme beaucoup de Français, travailler leur coûte cher: l'essence pour rallier les domiciles des bénéficiaires, le déjeuner qu'elles prennent souvent sur la route, le tout payé au Smic et sans prévoyance santé. Elles demandent notamment une hausse de salaire.

"Avec des indemnités kilométriques à 31 centimes du kilomètre et rien pour les paniers repas, les filles étaient de leur poche tous les jours", explique Angelika, porte-parole officieuse du groupe.

"En moyenne, on s'occupe de dix bénéficiaires par jour, on travaille un week-end sur deux avec un jour de repos fixe par semaine", assure Evelyne Bidi-Fataki, 28 ans, "mais on nous demande souvent de dépanner en cas d'absence".

"On ne se connaissait pas, on se croisait, on se laissait des mots pas très sympa après un oubli chez un bénéficiaire", retrace Séverine Marotel, 39 ans, élue récemment déléguée syndicale, "aujourd'hui, on est devenues copines".

Contacté par l'AFP, le groupe Orpea a détaillé ses propositions "pour tous les collaborateurs de l'entreprise". Les grévistes ont accepté les indemnités kilométriques portées à 45 centimes et la prévoyance santé prise en charge à 50% par l'employeur.

Mais pas les 3% d'augmentation salariale et les 2,5 à 15 centimes d'augmentation pour la prime d'ancienneté, jugés insuffisants par les Domidom, qui restent en grève jusqu'à nouvel ordre.

A.T. avec AFP