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Montpellier: pour une histoire de place dans le tram, une passagère se fait rouer de coups

Une rame de tramway, à Montpellier, le 23 mars 2020.

Une rame de tramway, à Montpellier, le 23 mars 2020. - PASCAL GUYOT / AFP

La trentenaire, traumatisée, a été attaquée par surprise par une autre passagère qui lui reprochait de la gêner. Elle a ensuite été frappée à de multiples reprises avant d'être hospitalisée. L'agresseuse a pris la fuite.

Un déchaînement de violence gratuite. Une femme de 30 ans a été rouée de coups par un autre passagère de la rame de tramway dans laquelle elle circulait mercredi à Montpellier vers 19 heures. La trentenaire a été prise pour cible après un désaccord sur une place assise. La violence du lynchage lui a valu 48 heures d'hospitalisation et neuf jours d'incapacité totale de travail (ITT), relate Midi Libre.

Provocations et insultes

Ce jour-là, alors qu'elle rentrait du travail, la Montpelliéraine a été interpellée par cette autre passagère. Âgée d'une vingtaine d'année, la jeune femme est accompagnée d'un homme. Elle se dirige vers la trentenaire pour s'asseoir dans un espace où deux paires de sièges se font face: la femme la plus âgée se décale côté vitre pour laisser sa place à l'homme, tout en prenant avec elle son ordinateur portable et son sac à main. La jeune femme s'installe en face d'elle.

La nouvelle arrivante l'interpelle alors: "Dégage, tu ne vois pas que tu prends de la place et qu'ils veulent s'asseoir", lui assène-t-elle. La trentenaire s'offusque et explique à la passagère qu'elle n'a pas à lui "parler comme ça".

La jeune femme se lève et se dirige vers l'arrière de la rame en lâchant une bordée d'injures et rejoint un groupe "d’autres jeunes filles et d’autres garçons qui lui disaient que je faisais ma belle et qui la chauffaient", explique la victime.

Préférant éviter d'aggraver la situation, la trentenaire met ses écouteurs et passe un appel. Mais quelques instants plus tard, elle reçoit un coup violent par-derrière et sa tête frappe la vitre. Le choc déclenche chez la victime une des crises d'épilepsie partielle auxquelles elle est habituée, et qui ne la fait pas perdre conscience.

"Lynchage en règle"

La victime se dirige alors vers son agresseuse pour lui reprocher son geste, mais celle-ci lui répond en la saisissant par les cheveux avant de la rouer de coups. La trentenaire se retrouve rapidement au sol et reçoit des coups de pieds de son agresseuse initiale mais aussi des membres du groupe qui l'accompagnait.

"Des gens se sont interposés pour m’extraire de ce que je qualifierai de lynchage en règle", raconte-t-elle, encore sous le choc.

Sortie de la rame, elle appelle la police et explique son agression au conducteur pour qu'il bloque le tram à quai. Mais sous la pression des autres passagers qui "avaient peur de louper leur correspondance et voulaient rentrer chez eux manger", le tram repart en transportant les agresseurs, qui descendent à un autre arrêt sans pouvoir être rattrapés par les forces de l'ordre.

Après avoir été entendue par les gendarmes, la victime a été hospitalisée 48 heures. Elle a écopé de neuf jours d'ITT "sous réserve de complications" selon le médecin, en lien avec un "traumatisme crânien avec perte de connaissance de quelques secondes", des traumatismes aux cervicales, aux membre supérieurs et inférieur. Une partie des cheveux de la trentenaire a par ailleurs été arrachée dans l'attaque.

La victime a déposé plainte mais son agresseuse, bien que filmée par les caméras de surveillance du réseau de transport de Montpellier, n'a pas été retrouvée à ce jour.

Glenn Gillet