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Retour du gel et du froid: les images des brûleurs allumés pour protéger les vignes de Chablis

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Alors que la floraison a déjà très largement débuté dans certaines parties du pays en raison de premières chaleurs prématurées, de nombreux exploitants craignent pour la pérennité de leur exploitation avec le retour du froid.

Des aléas météorologiques et une courte nuit. Alors que Météo France prévoyait des gelées pour la nuit passée, un phénomène qui pourrait se répéter d'ici à mercredi matin, de nombreux agriculteurs, arboriculteurs et viticulteurs tentent tant bien que mal de sauver leur récolte alors que le débourrage de la végétation a déjà débuté sur leurs exploitations respectives.

Ces dernières heures, alors que le froid se faisait mordant dans l'est du pays, ce sont les viticulteurs bourguignons qui sont montés en première ligne. À Chablis, dans l'Yonne, Vincent Laroche, vigneron associé au domaine de la Meulière, a passé une partie de la nuit à allumer des bougies afin de protéger ses vignes.

"Le principe c'est de créer une masse pour empêcher la chaleur emmagasinée durant la journée d'hier de rayonner la nuit puisque ça gèle toujours par temps clair comme vous pouvez le voir au-dessus de moi", dit-il à BFMTV.

"Pour l’instant, la température est négative à -1°C. Par temps sec sur une gelée de printemps comme ça on peut gagner 1°C voire 1,5°C en plus à l’hectare", ajoute-t-il. Or, un tel dispositif à un coût important. À raison de 12 euros l'unité, Vincent Laroche a installé 1.400 brûleurs sur son exploitation, et ce dernier a dû investir 16.000 euros.

"Très anxieux"

De manière générale, de nombreux exploitants font part de leur grande inquiétude vis-à-vis de la période actuelle, où de nouvelles gelées sont possibles d'ici mercredi."On va être tous très anxieux parce que forcément c'est des nuits de gelées qui arrivent avec une végétation qui a déjà démarré. La récolte peut être amputée partiellement ou totalement", prévient, à notre antenne, Jean-Marie Fabre, vigneron dans l'Aude et patrons des vignerons indépendants.

Selon lui, les gelées du mois d'avril ne sont pas anormales. En revanche, c'est la floraison de plus en plus précoce dans les récoltes, imputée au réchauffement climatique, qui est pointée du doigt par les exploitants. "La vigne a débourré, les bourgeons sont là, si les bourgeons sont gelés, ils brûlent et tombent et la production d’une année va être mise à mal", dit ce dernier.

Un constat partagé par Jérôme Volle, viticulteur en Ardèche et président de la FNSEA, qui alerte sur ce gel "qui aura lieu un peu partout en France." En plus des brûleurs, semblables à ceux installés sur l'exploitation de chablis, celui-ci liste les solutions utilisées par les exploitants afin de protéger leurs cultures.

"Il y a les éoliennes qui permettent de prendre la masse d'air chaude à 10 mètres du col et la renvoyer vers le bas. Il y a aussi l'irrigation, qui permet de mettre le feuillage comme dans un igloo et de faire en sorte que pendant le dégel, ça fonde", liste-t-il. "On a 80% du vignoble qui n’est pas protégé et la moitié des exploitants n’ont pas les moyens de protéger", nuance-t-il toutefois, arguant que "la nuit va être longue" pour certains viticulteurs et arboriculteurs.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV