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Réchauffement climatique: la moitié des plages de sable pourraient disparaître avant la fin du siècle

Une plage en Gambie. (Illustration.)

Une plage en Gambie. (Illustration.) - STRINGER / AFP

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Des scientifiques alertent sur le risque de disparition prochaine des plages de sable de la planète, si rien n’est fait pour contrer le changement climatique. En cause: la montée des eaux et de violentes tempêtes.

C'est une nouvelle conséquence dramatique du réchauffement climatique. Une étude, publiée ce lundi dans la revue Nature Climate Change, alerte sur la situation des plages de sable de la planète. Si rien n'est fait, la moitié d'entres elles pourraient disparaître d'ici 2100. 

Pour en venir à cette conclusion, les scientifiques ont utilisé des images satellites. Ils ont étudié la manière dont les plages ont évolué au cours des 30 dernières années et ont ainsi pu prédire les impacts que le changement climatique aurait sur elles. 

"D'ici la fin du siècle, la moitié des plages du monde vont souffrir d'une érosion de plus de 100 mètres", explique le chercheur Michalis Vousdoukas, qui a dirigé l'étude. "Il est très probable qu'elles disparaissent."

Plus la température de la planète augmente, plus les plages sont en danger. En cause: l'augmentation du niveau de la mer et de violentes tempêtes. Certaines plages pourraient être englouties par les vagues. 

Les scientifiques ont travaillé à partir de deux scénarios, celui "du pire" où les émissions de gaz à effet de serre continuent à leur rythme actuel, ou un autre scénario où le réchauffement climatique est limité à 3°C, un niveau toutefois élevé. Dans le scénario du pire, 49,5% des plages de sable disparaîtraient, soit environ 132.000 km de côte. Dans l'autre cas, environ 95.000 km seraient concernés, soit un tiers des littoraux sablonneux de la planète.

Des conséquences dramatiques

L'activité humaine sur de nombreuses zones côtières, notamment les constructions sur les rives et l'élévation de digues, aggrave la situation en réduisant la quantité de limon qui s'écoule dans l'océan. Ces fines particules sont pourtant nécessaires à la bonne santé des plages. 

Si les plages venaient à disparaître les unes après les autres, les vacanciers ne seraient pas les seuls à en souffrir:

"En dehors du tourisme, les plages de sable offrent souvent le premier mécanisme de protection contre des tempêtes et des inondations et sans elles, les impacts des événements climatiques extrêmes seront probablement plus forts", a averti Michalis Vousdoukas, chercheur au Centre commun de recherche de la Commission européenne. "Nous devons nous préparer".

L'Australie serait très touchée

Certains pays seront plus touchés que d'autres, d'après les scientifiques. En Gambie et Guinée-Bissau, en Afrique de l'Ouest, plus de 60% des côtes sablonneuses pourraient disparaître.

L'Australie serait le pays le plus durement touché, avec près de 15.000 km de plages de sable rayés de la carte d'ici à 80 ans, devant le Canada, le Chili et les États-Unis. Le Mexique, la Chine, la Russie, l'Argentine, l'Inde et le Brésil font aussi partie des pays en première ligne.

Camille Sarazin avec AFP