Pics de chaleur: ce qui vous attend pour le reste de l'été

Les caprices de la météo défraient la chronique avec sans doute ce jeudi, une des journées les plus chaudes de l'été. Le phénomène peut-il durer? Les orages qui frappent depuis dix jours sont-ils un passage obligé? Éléments de réponse.

Après un printemps "pourri", entendez froid et pluvieux, beaucoup de statisticiens et de "spécialistes", nous avaient promis un été du même acabit. Or, la fin du mois du juillet a été particulièrement chaude, tout comme ce 1er août. Les températures sont caniculaires et les pics de chaleurs entrecoupés d'épisodes orageux se succèdent.

BFMTV.com a interrogé Sébastien Léas, prévisionniste à Météo France, pour tenter de voir plus clair dans des phénomènes météorologiques qui prennent un malin plaisir à battre en brèche nos certitudes.

> La vague de chaleur actuelle peut-elle durer et surtout se répéter?

"Il n'est pas exclu qu'elle revienne", précise le prévisionniste qui préfère cependant le terme de "pic", à celui de "vague de chaleur". Dès vendredi, la chaleur baissera sensiblement, de 8 à 10 degrés. A Bordeaux, on passera par exemple de 38 degrés Celsius à 30. Cette baisse est due à une dégradation qui arrivera par l'Ouest. On peut d'ailleurs noter que le littoral breton est relativement épargné avec une maximale de 24° ce jeudi.

> Quel est le délai de prévisions maximum raisonnable?

"Sous nos latitudes, même si les gens ont tendance à dire qu''il n'y a plus de saisons, nous gardons quatre saisons très marquées", explique Sébastien Léas. Mais les prévisions saisonnières (NDLR: sur plusieurs mois) sont "plus des tendances que des prévisions à proprement parler", nuance-t-il. "Aux Antilles, qui possèdent un climat tropical avec deux saisons, ce serait différent".

Revenant sur les "prévisions statistiques" de printemps 2013 "pourri", il indique qu'il "n'existe pas de corrélation entre les printemps et les étés" et qu'"on peut faire dire ce que l'on veut aux statistiques". "Dans les années 80, les printemps étaient plutôt froids et humides. Celui de 1987 en est le meilleur exemple. Dans les années 2000 et 2010, les printemps sont plutôt doux, comme en 2011. C'est ce contraste qui a surpris les gens", analyse-t-il.

Quant au délai de prévision maximum, il s'établit entre "8 à 10 jours". Mais là encore, plus que de prévisions, notre interlocuteur préfère parler de "scénario le plus probable".

> Les pics de chaleur sont-ils toujours suivis d'épisodes orageux?

La météo de ces dix derniers jours pourrait laisser penser qu'il existe un lien entre les fortes températures et le déclenchement des orages. Sébastien Léas explique qu'il n'en est rien, ou plus exactement que ce scénario n'a rien d'obligatoire.

"Il est très fréquent d'avoir des orages en été, surtout aux mois de juillet et d'août, car les orages sont causés par la superposition d'une couche d'air froid en altitude et d'une basse couche d'air chaud. Mais un orage ne va pas systématiquement être observé après une hausse de températures", observe-t-il. Le météorologiste souligne que la canicule de 2003 n'a pas été suivie d'orages particulièrement marquants, alors que les températures sont restées durablement très au-dessus des normales de saison.

> S'il n'y avait qu'un conseil à retenir pour affronter la chaleur, quel serait-il?

"Il faut s'hydrater dans tous les sens du terme. Il faut boire régulièrement, même si on ne sent pas la soif", précise le prévisionniste. Autre conseil: la chaleur ne doit pas vous faire oublier de manger. Les repas restent tout aussi importants qu'en plein hiver.

Des conseils valables "pas seulement pour les personnes âgées et les enfants. Tout le monde est concerné". Il est aussi préférable, si possible, de ne pas sortir pendant les heures les plus chaudes de la journée, entre 13 et 17 heures".

David Namias