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Parcs aquatiques: les delphinariums seront-ils bientôt interdits?

Des dauphins en représentation dans le parc aquatique de Marineland, à Antibes.

Des dauphins en représentation dans le parc aquatique de Marineland, à Antibes. - AFP

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Les associations de défense animale réclament de meilleures conditions de captivité pour les cétacés, notamment dans les parcs zoologiques. Le ministère de l'Environnement a repoussé la publication d'un arrêté qui fixe de nouvelles conditions de captivité pour les dauphins.

Ségolène Royal veut-elle faire interdire définitivement les delphinariums? Les associations de défense ont bon espoir. Depuis plusieurs mois, le ministère de l'Environnement planche en effet sur un arrêté qui doit définir les conditions de captivité des dauphins dans les parcs aquatiques, rapporte Le Parisien

Celui-ci devait paraître ce mardi dans le Journal Officiel. Mais il n'en sera rien: d'après les informations du quotidien, le cabinet de la ministre précise qu'elle souhaite "refaire un tour de table avec les ONG pour obtenir un arrêté plus ambitieux". Pour Jean-François Legueule, de la fondation 30 Millions d'amis, cette décision serait de bonne augure:

"Tout ce qu'on peut espérer, c'est que le texte soit retardé pour aboutir à une interdiction complète des delphinariums", confie-t-il au Parisien.

Les parcs aquatiques encadrés par la loi

Le texte prévoyait notamment l'interdiction des contacts entre le public et les animaux, la mise en place de zones d'ombre pour éviter les brûlures, une augmentation d'un tiers du volume des bassins, ainsi que l'interdiction du chlore. 

Les parcs aquatiques relèvent de l'arrêté du 24 août 1981, qui encadre notamment la conception des aquariums.

"Les bâtiments qui hébergent les cétacés doivent être spécialement conçus en fonction de la biologie de ces mammifères. Ils doivent être en bon état, ne pas permettre que les animaux se blessent dans leur déplacement, qu'ils s'échappent ou que d'autres animaux s'introduisent dans leurs enceintes".

En outre, le code pénal encadre aussi la protection des animaux domestiques, apprivoisés ou détenus en captivité. L'article 521-1 prévoit notamment:

"Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."

Marineland dans le collimateur des associations

Au mois de mars, l'association de défense "Sans Voix" avait publié de nombreux clichés de dauphins maltraités dans le parc Marineland, situé à Antibes. Les animaux souffraient en effet de blessures visibles (traces de morsures, dents abîmées...).

"Comme ils s'ennuient, ils se frottent le long des bassins. Ils se battent entre eux également", affirmait Caroline Camus, membre du collectif.

En mars 2016, c'est l'association Sea Sheperd qui épinglait Marineland pour "maltraitance animale et pollution volontaire".

"Blackfish", le documentaire qui a éveillé les consciences

En 2014, plus de 20 millions de téléspectateurs ont regardé le documentaire américain Blackfish. La réalisatrice, Gabriela Cowperthwaite, s'était intéressée aux raisons pour lesquelles un orque, baptisé Tilikum, avait tué sa soigneuse, Dawn Brancheau, lors d'un spectacle dans le célèbre parc américain Sea World. 

Le film dénonçait, entre autres, les psychoses développées par les orques, lors de leur détention dans des aquariums trop petits. Ces enclos étroits, dans lesquels ces animaux de 8 tonnes ne peuvent pas nager librement, sont tenus comme la principale cause d’agressivité par les experts interrogés dans le documentaire.

Peu après sa diffusion, le géant des parcs aquatiques américains avait annoncé sa volonté de construire une nouvelle génération de delphinariums, plus spacieux, d'ici 2018. 

Alexandra Milhat