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Ouragan Irma à Saint-Martin et Saint-Barth - "On a l’impression d’être sur la lune"

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L'ouragan Irma, qui dévaste actuellement les Caraïbes, est d'une intensité sans précédent sur l'Atlantique et a provoqué de très lourds dégâts. Des habitants témoignent de "l’apocalypse" à Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

L’ouragan Irma de catégorie 5 a ravagé les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin ce mercredi. Sur place, les habitants sont sous le choc. Valérie, aide-soignante à Saint-Barthélemy, était sous une maison lors du passage du cyclone.

"On avait l’impression que c’était un tsunami, un tremblement de terre. Les murs tremblaient, les portes vibraient, les objets volaient. On avait vraiment peur", témoigne-t-elle.

Si elle a vécu l’ouragan Luis en 1995, Valérie assure qu’il s’agissait "d’une petite tempête" à côté de ce qu’elle vient de vivre. "Les dégâts ne sont pas comparables, c’est vraiment l’apocalypse", assure-t-elle.

"C’est comme une bombe H: il n’y a plus une feuille, pas un arbre qui n’est pas cassé, on retrouve des toits n’importe où dans la nature", décrit Philippe Froncel, habitant de Saint-Barthélemy.

L’homme a dû sauver sa belle-mère, "enfermée dans sa voiture au milieu de son garage", après que sa maison ait "implosée".

"Tout a giclé dehors: ses couverts, ses affaires, son frigo…", raconte-t-il.

Il a rejoint sa belle-mère avec trois gendarmes, armés d’une tronçonneuse pour "couper les arbres et les poteaux qui sont au milieu des routes".

"Le plus dur commence"

Selon les autorités locales, 95% des habitations ont été détruites à Saint-Martin et 60% à Saint-Barthélemy.

"On a l’impression d’être sur la lune, il n’y a plus un arbre debout", témoigne Emmanuel Rehout, résident de Saint-Barthélemy.

"On avait beau s’attendre à quelque chose de majeur, là on est tous sur le flanc. C’est très abîmé, pas seulement la végétation mais aussi les habitations et les voitures, il y a de la boue partout", décrit-il, assurant que "le plus dur commence".

Plus aucune production d'eau potable n'est possible et un retour à la normale pourrait prendre plusieurs mois. La nourriture commence aussi à manquer.

"Tout le monde a fait des provisions pour deux ou trois jours, pas pour un mois", s’alarme Emmanuel Rehout.

Coupures d'électricité et de téléphone

Les deux îles sont également privées d’électricité, et les communications téléphoniques sont à peine rétablies.

Mélyssa est ainsi sans nouvelles de ses parents habitant à Saint-Martin.

"La dernière fois que j’ai eu ma mère au téléphone c’était hier à 11h, le plafond de sa voisine venait de s’effondrer", raconte la jeune femme.
"Il y a déjà des morts, alors il faut s’y attendre, on ne peut rien faire face à ce phénomène", assure-t-elle.

Le bilan humain, encore provisoire, est actuellement de quatre morts sur l’île de Saint-Martin et 50 blessés.

Amélie Petitdemange