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Les îlots de chaleur urbains, ou pourquoi les citadins ont plus chauds la nuit

Coucher de soleil dans le quartier de Notre-Dame au mois de juillet.

Coucher de soleil dans le quartier de Notre-Dame au mois de juillet. - Chris Goldberg / Flickr CC

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INFOGRAPHIE - Avec la canicule, les urbains vont avoir du mal à dormir. À cause des îlots de chaleur urbains, l’écart de température entre le centre-ville et les zones rurales peut atteindre jusqu’à huit degrés la nuit.

La région parisienne sera la première touchée par la canicule cette semaine. Il peut faire jusqu’à huit degrés supplémentaires la nuit dans le centre de Paris par rapport aux zones rurales d’Ile-de-France, selon les relevés de Météo France lors des précédents épisodes caniculaires. Les villes, par leurs structures et leurs morphologies, piègent la chaleur issue du rayonnement solaire la journée et la restituent la nuit: elles créent un îlot de chaleur urbain.

Pourquoi fait-il plus chaud la nuit en ville?

Le manque de végétation en zone urbaine limite le refroidissement nocturne. À la campagne, les arbres et les plantes utilisent l’énergie solaire qu’ils reçoivent pour évaporer l’eau qu’ils puisent par leurs racines. Ce phénomène, appelé "évapotranspiration", leur permet de ne pas emmagasiner de chaleur la journée, contrairement aux minéraux. 

Résultat, une fois la nuit tombée et l’arrêt du rayonnement solaire, les végétaux arrêtent tout simplement de transpirer, alors que les minéraux, comme le béton ou l’asphalte, peuvent enfin laisser s’échapper l’énergie accumulée tout au long de la journée. C’est pourquoi la différence de température se ressent surtout la nuit.

infographie îlot chaleur urbain
infographie îlot chaleur urbain © -

Les parcs, les squares et les murs végétalisés limitent ainsi le réchauffement nocturne. Le choix des matériaux joue aussi un rôle crucial dans la lutte contre les îlots de chaleur urbains: un sol en pavés clairs réfléchit davantage la lumière que de l’asphalte noir.

La journée, l’activité humaine produit également de la chaleur. La climatisation, si elle rafraîchit l’intérieur, réchauffe l’extérieur.

Des différences entre zones d'une même ville

Les 2e, 3e, 9e et 10e arrondissements sont les plus sensibles au réchauffement urbain. En effet, ils se caractérisent par un tissu urbain dense et ancien. Les façades freinent le vent, le canalisent et le gardent au pied des constructions. Plus les immeubles sont rapprochés les uns des autres, plus l’air chaud se retrouve piégé entre les bâtiments.

Le tissu parisien ancien se reconnaît à son quadrillage et ses rues étroites et encaissées. Les quartiers modernes, à la forme plus libre et plus ouverte, laissent davantage passer le vent. Leurs façades blanches ou à la couleur claire reflètent également mieux la lumière. L’institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) de la région Île-de-France a mis en place une carte interactive pour mieux comprendre le lien entre la morphologie d'un îlot urbain et la chaleur qu'il dégage la nuit. 

Emeline Gaube