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"L'été sera chaud": pourquoi les prévisions saisonnières diffèrent parfois de la réalité

La tour Eiffel sous l'orage, le 4 juin 2021.

La tour Eiffel sous l'orage, le 4 juin 2021. - BFMTV

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La fraîcheur et les perturbations ont dominé le mois de juillet, et se prolongent en août, alors que Météo France avait annoncé, pour cet été: "la probabilité d’un scénario plus chaud que la normale". L'institut explique pourquoi les tendances saisonnières peuvent parfois tomber à côté.

"Météo France prévoit un été très chaud", titrait le quotidien Le Parisien en une de son journal le 2 mai dernier. Avec les nombreuses journées de pluie et d'orage vécues courant juin et juillet, force est de constater que la prévision s'est avérée fausse.

Dans un ensemble de messages postés mardi sur le réseau social Twitter, Météo France est revenu sur ces prévisions, en réalité des tendances saisonnières, et a expliqué ce décalage.

50% de chances d'avoir un été plus chaud que la normale

L'institut de prévisions explique que ces tendances qu'il réalise et publie sont estimées avec Mercator Ocean, un centre d'analyses et de prévisions des océans. L'ensemble des données météorologiques est rassemblé, analysé par des simulations informatiques, et peut donner des prévisions sur les prochains mois.

L'annonce d'un temps chaud et sec pour les mois de juin, juillet et août 2021 remonte à la fin du mois d'avril. Dans un article sur son site, Météo France publiait les prévisions saisonnières, où l'on peut encore lire en effet que sur la moitié sud de l'Europe, et la très grande majorité de la France, "la probabilité d’un scénario plus chaud que la normale est prédominante". Si de fortes chaleurs sont actuellement mesurées en Italie et en Grèce, la France n'est pas tellement concernée.

Mais les pourcentages associés à ces prévisions sont aussi importants à prendre en compte. Dans le graphique présenté alors, il était en effet précisé qu'un scénario plus chaud que les normales saisonnières avait 50% de chance de survenir, une météo proche de la normale 40%, mais aussi un scénario plus froid 10%.

Or, comme l'a expliqué Météo France ce mardi, "le scénario le plus probable ne se réalise pas systématiquement", et "le moins probable peut se réaliser".

"Les performances des prévisions saisonnières sont très variables"

C'est d'ailleurs ce qui avait déjà été détaillé par des prévisionnistes à l'annonce des tendances météo pour l'été. Plusieurs mois à l'avance, "on ne peut pas faire de prévisions déterministes comme on le fait à courte échéance, c'est simplement les probabilités de différents scénarios", expliquait ainsi sur France 5 Christian Viel, climatologue et spécialiste des prévisions saisonnières à Météo-France.

"Les performances des prévisions saisonnières sont très variables selon le lieu, la saison et le paramètre météorologique concerné. Elles sont meilleures pour la température que pour les précipitations, et pour la température, meilleures en hiver qu'en été", souligne également sur son site Météo France.

D'ailleurs, concernant le Nord Est de l'Europe, il était inscrit sur le graphique: "aucun scénario privilégié".

"Le temps n'a pas toujours été uniformément maussade"

D'autre part, "on l'a oublié, mais la première quinzaine de juin a été chaude et ensoleillée. Et puis, on a eu une fréquence de dix jours de beau temps entre le 15 et le 24 juillet… Donc, le temps n'a pas toujours été uniformément maussade sur le pays tout au long de l'été 2021", rappelait fin juillet Patrick Gallois, prévisionniste chez Météo France, sur Europe 1.

Et la température moyenne enregistrée au mois de juillet (20,7°C) n'est inférieure que de 0,1°C aux normales de saison, selon les dernières publications de Météo France. En revanche, l’excédent des précipitations a été proche de 50 %, "classant ce mois de juillet parmi les dix mois de juillet les plus arrosés sur la période 1959-2021."

Dans ses messages postés mardi, Météo France explique "développer et améliorer régulièrement" son modèle de prévision saisonnière. Ces tendances données à l'avance permettent notamment aux professions qui dépendent de la météo (énergie, agriculture, hydrologie...) de pouvoir se préparer à de possibles extrêmes climatiques.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV