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Jusqu'à 5 mois de pluie en 3 jours: la tempête Gloria provoque l'évacuation de plus de 1500 habitants

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La tempête Gloria se déchaîne sur les Pyrénées-Orientales et l'Aude. De nombreux habitants ont dû quitter leur foyer en raison de la crue des cours d'eau. Ce jeudi matin, le phénomène pourrait même trouver un nouveau souffle.

Les bourrasques glacées et humides de la tempête Gloria déferlent depuis lundi sur le littoral méditerranéen du sud-ouest, en l'occurrence les Pyrénées-Orientales et l'Aude. La crue des fleuves de l'Agly et de l'Aude, favorisée par des précipitations extrêmement importantes - l'équivalent local de cinq mois de pluie s'étant abattu sur certaines communes depuis le début de la semaine - ont conduit les autorités à évacuer de nombreux riverains, tandis que certains quittaient d'eux-mêmes leur logement pour trouver refuge chez des proches. Ce jeudi matin, on estime à 1500 l'effectif des personnes évacuées dans les Pyrénées-Orientales tandis que l'Aude voyait le déplacement de plusieurs centaines de personnes. 

222 interventions du SDIS depuis le début du phénomène 

La préfecture du premier département a émis un communiqué de presse au petit matin de ce jeudi pour faire le point sur les conséquences matérielles et humaines de la tempête. Elle a tout d'abord relevé, depuis lundi, des taux de 121 mm d'eau à Perpignan, 295 à Amélie-les-Bains, 264 mm à Prasdes, 313 mm à Argelès, 366 à Arles-sur-Tech. 1058 foyers ont été privés d'électricité. Les transports scolaires sont suspendus ce jeudi et recommandation est faite aux parents de ne pas amener leurs enfants à l'école. Enfin, les pompiers du SDIS ont déjà mené 222 interventions dans les Pyrénées-Orientales depuis le début du phénomène. 

Retour relatif au calme avant une possible relance de la tempête 

Dans ces abords, les habitants s'attendaient déjà passer une mauvaise nuit la veille au soir. "Je pense qu’on ne va pas beaucoup dormir. On va s’inquiéter, surveiller surtout. Et puis, on verra les événements", a glissé Marie-Pierre devant nos caméras, à Saint-Laurent-de-Salanques. Jordy Bonnefille, adjudant des pompiers, posait même: "On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, même si on est plutôt pessimiste." D'autres en étaient déjà à déplorer une catastrophe, comme Gilles de Saint-Paul-de-Fenouillet: "Toute l’eau du jardin a stagné, c’est allé dans la première cave, elle est allée descendre dans mon garage. Tout s’est bouché, donc j’ai appelé à l’aide."

Les évacuations se sont parfois traduites par des hébergements d'urgence dans des gymnases comme à Rivesaltes, près de Perpignan. 70 personnes y ont trouvé un toit. Plusieurs routes étaient barrées ce jeudi matin. Pourtant, l'Agly, le fleuve qui était sorti de son lit, a déjà baissé d'un ton, après être monté jusqu'à 7 mètres 45. Le maire de la ville a confié à nos micros:

"Je suis tout à fait soulagé, car on a eu une décrue qui s’accentue, c’est très rassurant. Mais on attend un épisode pluvieux vers 8h qui va sans doute amener une remontée des eaux mais nous avons une marge de sécurité maintenant assez importante."

Toutefois, selon notre service météo, cet optimisme est encore un peu prématuré, le phénomène et ses intempéries pouvant augmenter en intensité jusqu'à midi et la neige le débit de cours d'eau déjà en crue, tandis que les vents forts pourraient bien empêcher le bon écoulement des rivières. 

Trèbes encore en plein cœur des intempéries 

Immédiatement au nord, dans l'Aude, la situation s'avère similaire. Un peu plus de 200 personnes ont été évacuées à Limoux où les torrents, atteignant près de six mètres, ont menacé les habitations du bord de l'eau. Certaines routes ont été coupées. Une soixantaine de Limouxins ont été accueillis dans la salle polyvalente locale. Dont Fatima: "J’ai regardé par la fenêtre j’ai vu l’eau, j’ai fait : ‘Oh !’ et là j’ai fait demi-tour pour ouvrir la porte d’entrée, j’ai descendu un peu les marches et là j’ai vu que je ne pourrai plus bouger. J’ai eu peur que l’eau entre dans la maison. J’ai eu très peur". 

A Trèbes, autre commune du département déjà durement éprouvée par les inondations en 2018, l'Aude est parvenue à 5 mètres 60. 

Robin Verner