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Irma: pourquoi Saint-Martin est plus dévastée que Saint-Barthélemy ?

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L’ouragan Irma s’est abattu sur les Antilles françaises ce mercredi, ravageant quasiment la totalité de l’île de Saint-Martin. Sa population et ses infrastructures étaient plus fragiles que celles de sa voisine Saint-Barthélemy, repaire de milliardaires.

Saint-Martin a été ravagée à 95% par l’ouragan Irma qui a fait neuf morts sur l’île, selon un bilan encore provisoire. Au sud l’île de Saint-Barthélemy, elle aussi très touchée, est toutefois davantage épargnée. Elle se distingue en effet des autres îles antillaises par la richesse de la majeure partie de ses habitants qui vivent souvent dans des villas cossues.

De passage ou dans leur résidence secondaire, Saint-Barthélemy est le petit paradis des stars européennes et américaines, de Kate Moss à Leonardo DiCaprio. Le couple Johnny et Laeticia Hallyday ou encore Jean Reno y possèdent également de belles villas.

L’île est en effet un paradis fiscal, prisé des milliardaires depuis l’installation des Rockefeller en 1957. Car si elle est rattachée à la France, Saint-Barthélemy n’appartient pas à l’Union Européenne. Ses habitants sont ainsi exemptés de l'impôt sur le revenu, de l'ISF, de la TVA et des droits de succession au bout de cinq ans de résidence.

Si tous les habitants n’y sont pas riches, la situation y est tout de même plus favorable qu’à Saint-Martin. Le taux de chômage était ainsi de 4,3% en 2013, contre 33,3% à Saint-Martin.

"Constructions précaires"

Sur cette dernière, qui reste aussi une destination touristique de luxe, les habitations sont plus vétustes, explique l’architecte Marion Chapey. "Ce sont des constructions précaires et légères qui s’envolent facilement", décrit la co-fondatrice de l’association Architectes des risques majeurs.

Ainsi, 60% de la population saint-martinoise est couverte par au moins une prestation CAF et leur nombre a augmenté de 9% en 5 ans, rapporte l’INSEE en 2016.

Les résidences principales sont également plus nombreuses à être en surpeuplement. Elles sont aussi moins solides que les maisons luxueuses de Saint-Barth, et pas toujours aux normes. Les constructions sont parfois réalisées par les habitants eux-mêmes et peuvent être dangereusement proche du littoral.

Face à ces inégalités, les habitants de Saint-Martin étaient donc plus vulnérables face au passage de l’ouragan mercredi dernier. Mais ils étaient également plus nombreux à être menacés. Saint-Martin compte plus de 70.000 habitants quand ils sont 10.000 à peupler Saint-Barth. Les risques de perte humaine s’en trouvent donc multipliés.

Amélie Petitdemange