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Intempéries: comment expliquer une journée aussi meurtrière sur le littoral méditerranéen?

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Neuf personnes sont mortes noyées dans l'Aude, l'Hérault et les Bouches-du-Rhône ce mercredi à cause de la houle.

Journée noire sur le littoral méditerranéen. Neuf personnes sont mortes noyées ce mercredi en Méditerranée: cinq dans l'Hérault, deux dans les Bouches-du-Rhône et deux dans l'Aude. La houle, portée par les orages, le vent et la pluie, a été particulièrement forte et est en grande partie responsable de ces drames.

En cause, un phénomène de fortes vagues survenant souvent à cette période de l'année en mer Méditerranée, mais qui ne décourage pas pour autant les baigneurs pour une raison simple: la température de l'eau est particulièrement agréable en cette saison de l'année, et frôle les 23 voire 24°C à certains endroits.

"Des courants sous marins que l'on ne voit pas"

Tentés par celle-ci, ils sont donc nombreux à se jeter à l'eau et sur les plages, pas ou peu surveillées par rapport aux mois de juillet et août.

"Les conditions météo avec la mer chaude, des vagues importantes qui ont l'air ludiques et poussées par le vent, couplées à l'absence de pluie conduisent à une forte fréquentation des plages mais n'en élude pas le danger lié aux courants sous marins le long de la côte que l'on ne voit pas", ont expliqué les pompiers de l'Hérault dans un message à la presse, prévenant que la météo sera identique jeudi.

"La baignade n'est plus surveillée mais elle n'est pas interdite", note sur BFMTV le commandant Grégory Coutarel, conseiller technique des sauveteurs aquatiques dans les Bouches-du-Rhône, "c'est bien là le problème, nous n'avons plus de sauveteurs sur les plages pour surveiller et donner les conseils de prévention."

Un littoral moins surveillé, mais pas exempt de touristes

Un problème que reconnaît le commandant, qui relève que les gens qui se sont noyés dans son département ont été sortis par des témoins: "c'est dire qu'il y a énormément de monde sur le littoral". Marc Hay, journaliste météo à BFMTV, souligne lui aussi la fulgurance de ce phénomène météorologique qui survient à une période de l'année où le littoral est loin d'être désert.

"On voit très bien que la saison estivale se prolonge jusqu'en septembre, la température de l'eau est exceptionnelle", pointe encire le journaliste sur notre antenne, avant de s'interroger sur la nécessité de "revoir le système de vigilance". Sur le plateau de BFMTV, il pose la question: "ne devrait-on pas avoir au mois de septembre des sauveteurs sur la région méditeranéenne lorsqu'on voit cette affluence sur les plages?"

Patrick Vignal, député LaREM de l'Hérault, le rejoint sur ce point: "il va falloir se poser la question de la surveillance de nos plages: est-ce qu'elle doit continuer en septembre?". L'élu affirme, sur BFMTV, que les personnes mortes noyées dans son département sont des touristes. Il estime qu'il faut "réinventer" la communication autour de la prévention des risques météo.

"On a du mal à dire aux gens de faire attention", estime encore le parlementaire sur notre antenne, "il faut une communication, qu'on soit capable d'expliquer aux touristes qu'il y a une période avec un vent du Sud-Est et une houle où il ne faut ne pas se baigner [...] la mer c'est comme la montagne, ce sont des éléments naturels qu'on ne peut pas toujours contrôler."

La question d'une surveillance accrue en septembre

Le commandant Grégory Coutarel convient que la mer Méditerranée "peut être très calme, très attirante", mais que la question d'une surveillance constante des plages au mois de septembre peut se poser.

"Cela relève de la compétence des maires et certains maires prévoient déjà la surveillance des plages jusqu’à la fin du mois de septembre voire jusqu'à la mi-octobre. En semaine, profiter d'une mer à 24°C est assez exceptionnel aujourd’hui et peut tenter les touristes", redoute le représentant des sauveteurs.

Reste que lorsque la mer est déchaînée, le commandant appelle chacune et chacun à "éviter de se mettre en danger et de mettre en danger soit les témoins qui viendraient vous assister, soit les sauveteurs qui auraient à intervenir dans des conditions difficiles." Huit départements, dont l'Hérault, étaient placés en vigilance orange pour risques de pluies, orages et d'inondations ce mercredi, avant de repasser à six dans le courant de la soirée, puis d'être levée dans tous les départements après minuit.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV