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Incendies en Gironde: un an et demi après, le feu "bouillonne" toujours malgré la pluie

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Les pluies diluviennes de ces derniers mois n'ont pas suffi à éteindre les foyers de combustion dans le département. Encore aujourd'hui, le sol dégage des fumées dues à la présence d'une roche combustible.

Une terre marquée par les flammes. À l'été 2022, la Gironde était touchée par des feux d'une ampleur sans précédent. Ravageant les communes de Landiras, de La Teste-de-Buch ou encore d'Hostens. Ces incendies ont marqué les esprits par leur violence et leur vitesse de propagation.

Malgré les précipitations records de ces derniers mois, le sol "bouillonne" encore, rapporte Sud Ouest ce mardi 2 avril. Le lignite, un charbon fossile et combustible présent à la surface de la terre est toujours empreint aux flammes.

"C'est une combustion lente qui s'auto-entretient grâce à l'oxygène contenu dans le lignite", explique au quotidien régional le lieutenant-colonel des pompiers Éric Florensan.

Un phénomène naturel qui requiert une grande vigilance afin de ne pas attiser de nouveaux incendies.

Les pluies jugées insuffisantes

Le phénomène de combustion de ces roches est parfois observable à l'œil nu, il se manifeste notamment par une fumée qui s'échappe de la surface du sol. Pour éteindre cette combustion, la tâche n'est cependant pas simple.

"Il ne faudra pas compter sur la pluie pour venir à bout du phénomène", affirme le responsable des pompiers à Sud Ouest.

En effet, selon les relevés de la station météo de Saint-Symphorien cité par Sud Ouest, il est tombé 1013 millimètres d'eau sur la ville d'Hostens depuis août 2023, soit bien plus que la moyenne annuelle sur ce secteur. Les mois les plus pluvieux (octobre 2023, novembre 2023 et mars 2024) n'ont pas réussi à venir à bout des points chauds du département.

Interrogé par BFMTV en décembre dernier, Franck Uteau, ingénieur environnement du conseil départemental de Gironde, avait indiqué que certains foyers de la forêt d’Hostens, pouvaient atteindre 200°C malgré des pluies diluviennes. Ces points chauds, où la température enregistrée est plus élevée que la normale, pourraient être à l'origine de nouveaux incendies.

À l'heure actuelle, certains se sont éteints en Gironde tandis que d'autres sont "en sommeil", explique le chef du groupement sud-est au Servie départemental d'incendie et des secours de la Gironde (Sdis) à Sud Ouest. Mais il est essentiel de redoubler de vigilance "tant qu'il y aura des poches de lignites", ajoute-t-il, puisque "certaines couches de lignites peuvent être enveloppées d'argiles", les rendant ainsi imperméables à l'eau.

Un phénomène "peu connu"

"C'est un phénomène peu connu. Certains feux sont restés enterrés plusieurs mois, dans les villes du Tuzan par exemple. Mais cela n'avait jamais duré aussi longtemps", explique le Sdis.

Depuis l'été 2022, le tour des lacs du Bousquey et de Bernadas est toujours interdit d'accès, indique le journal local, et plus récemment il y a quelques jours, la plage de Bikini a été touchée par une reprise de feu nécessitant l'intervention des pompiers.

Afin de suivre l'évolution des points chauds, les autorités maintiennent une surveillance par drone et sur le terrain pour limiter leur propagation et interdire l'accès au public. Au-delà des risques environnementaux, ces zones sont en effet dangereuses pour d'éventuels promeneurs, en raison de l'effondrement de poches de cendres.

En parallèle, le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) tente également de déterminer la profondeur, le volume et le positionnement des poches de lignites.

Orlane Edouard