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Incendies au Canada: l'observatoire Copernicus juge "peu probable" que la fumée affecte l'air des Européens

Des personnes marchent dans Central Park alors que la fumée des incendies de forêt au Canada provoque des conditions brumeuses à New York City le 7 juin 2023.

Des personnes marchent dans Central Park alors que la fumée des incendies de forêt au Canada provoque des conditions brumeuses à New York City le 7 juin 2023. - TIMOTHY A. CLARY / AFP

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Les incendies au Canada ont entraîné la formation d'un immense nuage de fumée qui a enveloppé le nord de l'Amérique. Le nuage a atteint l'ouest de l'Europe, et devrait bientôt toucher la France.

Les images d'une épaisse fumée enveloppant Montréal ou New York ne devraient pas se renouveler en France ou ailleurs en Europe. La fumée des incendies sans précédent au Canada a atteint ce lundi l'Ouest de l'Europe. Les particules fines qu'elle contient circulent à plusieurs kilomètres d'altitude et il est "peu probable" qu'elles aient un impact sur la qualité de l'air en Europe, selon l'observatoire européen Copernicus.

La fumée a déjà atteint la péninsule ibérique ainsi que l'Irlande et le Royaume-Uni, et "finira par traverser la France, les pays du Benelux, l'Allemagne avant de poursuivre plus à l'est", a précisé ce lundi Mark Parrington, scientifique au Service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus (CAMS).

Leurs prévisions établies à partir d'observations par satellites "montrent des valeurs élevées de concentrations d'aérosols (...) à travers l'Atlantique, mais principalement à des altitudes très élevées et il est peu probable que cela ait un impact sur la qualité de l'air en Europe", a-t-il ajouté.

Ces aérosols désignent les particules fines en suspension dans cette fumée d'incendie, composée notamment de monoxyde de carbone, un "produit de combustion incomplète" dont la "durée de vie atmosphérique d'environ un mois" en fait un "très bon traceur du transport des fumées", a souligné le scientifique.

"Pas d'impact prévu pour Paris et l'Île-de-France"

Le transport à longue distance de fumées, et de la pollution atmosphérique se produit en général "à des altitudes élevées, entre 2 et 8 km, où la durée de vie atmosphérique de certains polluants est plus longue et où ils peuvent être transportés plus rapidement par des vents plus forts, tels que le courant-jet dans le cas des fumées provenant des incendies dans les régions boréales", a détaillé Mark Parrington.

Un phénomène qui "n'est pas rare lorsque les émissions sont suffisamment importantes, comme dans le cas des incendies de forêt". Pratiquement chaque année, les experts observent "un transport de fumée similaire à travers l'Atlantique à partir d'incendies en Amérique du Nord".

"Pour l'instant, il n'y a pas d'impact prévu pour Paris et l'Ile-de-France", a indiqué l'observatoire Airparif ce lundi matin. "Mais on ne peut pas exclure du dépôt, c'est-à-dire des retombées" si les courants atmosphériques se modifient dans les prochains jours.

Dimanche, 81 feux de forêt étaient encore actifs au Québec, dont 27 considérés comme hors de contrôle. Une fumée âcre recouvrait Montréal, où des niveaux exceptionnels de pollution ont été atteints, entraînant l'annulation de plusieurs manifestations culturelles ou sportives. Un scénario que nous devrions éviter.

Tom Kerkour avec AFP