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Incendies au Canada: alors que les fumées arrivent en France, les experts météo rassurent sur la qualité de l'air

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Les fumées des incendies sans précédent au Canada ont traversé l’Atlantique jusqu’à la France, affirment ce lundi plusieurs experts météo, mais au vu de leur altitude et de leur concentration, l'impact sur la qualité de l'air en France est "peu probable".

"Les fumées issues des incendies en cours au Québec ont traversé l'ensemble de l'Atlantique, finissant par atteindre la France ce lundi 26 juin 2023", analyse Guillaume Séchet, présentateur météo sur BFMTV, sur son site meteo-villes.com.

Les feux de forêt au Canada ont ravagé 7,1 milliards d'hectares depuis le début de l’année. Après avoir parcouru 6.000 kilomètres et traversé l’océan Atlantique, leurs fumées devraient survoler la France dans les trois prochains jours, jusqu'à jeudi, explique le météorologiste. Mais leur concentration dans l'air doit rester faible.

Ciel pâle

Avec un impact visible d’après lui : le ciel est d’ores-et-déjà visiblement plus pâle et blanchâtre dans de nombreuses régions françaises ce lundi. C’était ainsi le cas à Paris, précise Guillaume Séchet, où, "si la présence des fumées est avérée, une partie de cet aspect laiteux du ciel est également imputable à la présence de (...) nuages de haute altitude".

Dimanche et lundi, la ville de Montréal affichait de son côté un ciel de couleur ocre et un soleil à la faible lueur, instaurant une ambiance presque apocalyptique.

Les fumées "seront les plus présentes [dans la moitié est] les mardi 27 et mercredi 28 juin", "puis elles se décaleront vers l'est jeudi 29 juin avant d'être balayées hors de nos frontières vendredi 30 juin", détaille-t-il. Elles auront au passage balayé l’ensemble de la France.

"D'une manière générale, les concentrations seront faibles à modérées mais elles pourront ponctuellement être assez nettes pour rendre le ciel très laiteux et atténuer quelque peu la luminosité, sans commune mesure avec ce qui est actuellement observé à Montréal", estime-t-il.

Un impact sur la qualité de l’air "peu probable"

A cause des feux, la ville de Montréal est actuellement la plus polluée au monde.

Mais les fumées des incendies "issues du continent américain auront tendance à être moins concentrées car elles doivent traverser de longues distances pour nous atteindre", estime Guillaume Séchet, tout en reconnaissant la difficulté des modèles à prédire la concentration et la localisation de ce type d’aérosol.

Les particules fines contenues dans la fumée qui transite sur l’Europe circulent entre 2 et 8 kilomètres d'altitude et il est "peu probable" qu'elles aient un impact sur la qualité de l'air en Europe, tempère aussi l'observatoire européen Copernicus interrogé par nos confrères de l'AFP.

Le scientifique Mark Parrington, rattaché à l’observatoire, confirme bien que le panache de fumée va "traverser la France", après être passé par "la péninsule ibérique ainsi que l'Irlande et le Royaume-Uni", et continuera sa route vers "les pays du Benelux, l'Allemagne avant de poursuivre plus à l'est".

"Pour l'instant, il n'y a pas d'impact prévu pour Paris et l'Ile-de-France", a précisé à l’AFP l'observatoire Airparif.

"Mais on ne peut pas exclure du dépôt, c'est-à-dire des retombées" si les courants atmosphériques changent dans les prochains jours et que les strates d'altitude se mélangent à celles inférieures, a indiqué Pierre Pernot, ingénieur chez Airparif.

Ce n’est pas la première fois que des feux lointains ont un impact sur l’air en France. Ainsi en 2017, l’ouragan Ophelia avait charrié la fumée des incendies au Portugal jusque dans l’ouest de l’hexagone.

Lucie Lequier avec AFP