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Haute-Savoie: les écologistes disent non au nouveau plan d'abattage de bouquetins

Pyrénées : grand retour du bouquetin un siècle après sa disparition

Pyrénées : grand retour du bouquetin un siècle après sa disparition - SFR Presse

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Un nouveau plan d'abattage indiscriminé de bouquetins dans le massif du Bargy attise la colère des associations de défense de l'environnement.

Plusieurs associations de défense de l'environnement appellent à dire non à un nouveau plan d'abattage indiscriminé de bouquetins dans le massif du Bargy, en Haute-Savoie. Un lieu où un tiers de ces animaux sont porteurs de la brucellose.

Alors qu'une consultation publique est ouverte jusqu'à dimanche, ces associations, notamment la FNE, la LPO, l'ASPAS, ou WWF, critiquent le projet d'arrêté préparé par la préfecture "sous la pression du lobby agricole". 

Le texte prévoit d'une part la capture dans les prochaines semaines - par tirs d'anesthésiques - d'un maximum de 200 bouquetins. Ceux testés porteurs de la brucellose seront euthanasiés, les autres marqués et relâchés.

Des bouquetins sains pourraient être abattus

D'autre part, et c'est le point qui pose problème, il sera effectué un "prélèvement", en réalité un abattage indiscriminé, d'animaux non marqués repérés dans les zones inaccessibles.

Cet abattage, a souligné vendredi auprès de l'AFP le porte-parole des associations, Jean-Pierre Crouzat, vise jusqu'à 94 animaux, puisque six ont été tués de cette façon en 2018 alors que le CNPN (Conseil national de la protection de la nature) avait autorisé un total de 100 pour 2018-2019.

"Nous pouvons admettre que l'euthanasie des animaux séropositifs avérés contribue à réduire le foyer infectieux, mais nous n'acceptons pas l'abattage d'animaux potentiellement sains. C'est inefficace et contre-productif", soulignent dans un communiqué Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, et Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO.

Les écologistes soulignent en effet le risque que les animaux effrayés par les tirs ne s'enfuient, transportant la maladie ailleurs.

En 2012, un cheptel laitier du Grand Bornand avait dû être euthanasié à la suite d'une contamination à la brucellose. Deux enfants étaient tombés malades et il avait fallu procéder à un rappel massif de reblochons.

"Nous ne méconnaissons pas le problème de réputation de la filière, soutient Jean-Pierre Crouzat, mais le risque de transmission est très faible, avec un cas en 20 ans. Pas besoin de sortir la bombe atomique pour cela".

Selon le communiqué des associations, sur 476 bouquetins abattus sur le Bargy entre 2012 et 2018, seuls 130 avaient été préalablement analysés comme porteurs de la brucellose. Il reste aujourd'hui 300 animaux dont 30% seulement seraient porteurs de la maladie.

Avec AFP