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Episode de pollution: la mairie de Paris dénonce "l'inaction" de l'Etat

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Alors que se poursuit l'épisode de pollution en Ile-de-France, la mairie de Paris s'en prend à la préfecture de police, qui refuse de mettre en place la circulation différenciée.

Les demandes de la mairie de Paris de mettre en place la circulation différenciée sont restées lettre morte. Depuis jeudi et le début d'un épisode de pollution aux particules fines, la municipalité réclame la mise en place de cette mesure auprès de la préfecture de police.

Mais pour l'instant, la préfecture a simplement décidé de réduire la vitesse autorisée sur les principaux axes franciliens. Ce lundi, en visite au Salon de l'agriculture, Anne Hidalgo a réitéré cette demande.

"On a mis en place des vignettes qui permettent de distinguer les voitures en fonction du niveau de pollution, on n'a pas fait ça pour rien. On a fait ça pour pouvoir justement déclencher la mesure intelligente qui s'appelle circulation différenciée. On est en pic de pollution et on n'a pas de circulation différenciée, ça suffit!", martèle la maire de Paris, au micro de BFM Paris.

Dans Le Parisien, Christophe Najdovski, son adjoint en charge des Transports pousse lui aussi un coup de gueule contre les services de l'Etat. "Manifestement, la lutte contre la pollution n'est pas leur priorité (...). L'inaction de l'Etat est totalement inacceptable. C'est un enjeu de santé publique tout de même!", ajoute l'élu. 

Ce constat est partagé par les associations qui s'intéressent à la qualité de l'air. 

"Sur la question de la pollution de l'air il y a un manque de courage. Il faut prendre des mesures importantes, on est face à une crise sanitaire majeure", insiste sur BFM Paris Olivier Blond, président de l'association Respire. 

La mairie plaide pour des mesures automatiques

Durant le week-end, le niveaux de pollution ont baissé mais compte tenu des prévisions météorologiques, ils pourraient à nouveau repartir à la hausse jusqu'à mercredi. Dans ces conditions, la mairie de Paris appelle à de "vraies mesures à la hauteur des enjeux". Christophe Najdvoski regrette également que pour ce premier épisode de pollution de l'année, la région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse n'ait pas mis en place le forfait "anti-pollution" à 3,80 euros pour inciter les automobilistes à prendre les transports.

Anne Hidalgo et son équipe plaident pour que les mesures antipollution deviennent automatiques en cas d'épisode de pollution.

"Il faut que l'Etat soit plus réactif et si l'Etat ne peut pas être plus réactif, que ce soit la loi qui automatiquement impose la circulation différenciée", insiste Anne Hidalgo. 

A l'heure actuelle, seule la préfecture de police peut déclencher les mesures de restriction de la circulation. En France, la pollution aux particules fines serait à l'origine d'au moins 48.000 décès prématurés, selon une étude de Santé publique France

Carole Blanchard