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Cet été, un tourisme français à l’image de la météo

Le tourisme en France a subi la mauvaise météo du début de l'été, même si les choses semblent s'améliorer en août.

Le tourisme en France a subi la mauvaise météo du début de l'été, même si les choses semblent s'améliorer en août. - Jean-Sébastien Evrard - AFP

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Si la période des vacances estivales est encore loin d’être terminée, les professionnels de l’hôtellerie savent déjà que ce cru 2014 ne fera pas partie de leurs meilleurs, la faute à une météo capricieuse. Ce qui n’empêche pas certaines régions et activités de tirer leur épingle du jeu.

Non, l’été n’est pas encore terminé. Mais certains professionnels dressent déjà un premier bilan, plutôt mitigé. Le temps instable et majoritairement maussade rencontré en ce début d'été pèse sur l'activité touristique en France. Toutefois, certaines régions ou activités, moins "météo-dépendantes", s'en tirent mieux que d'autres.

"L'été 2014 ne s'inscrira clairement pas dans les annales comme parmi les meilleurs", avec un mois de juillet "très difficile" et un début août "tout juste normal", indique Hervé Becam, vice-président de l'Union des Métiers et des Industries et de l’hôtellerie (UMIH).

Si la météo n'est pas l'unique responsable, elle a clairement eu un impact. Celui-ci est "d'autant plus important que les réservations se font de plus en plus à la dernière minute. Si le temps s'annonce mauvais, les gens n'hésitent pas à changer de destination", voire à renoncer à partir, observe Hervé Becam.

Une fréquentation en baisse

Ainsi, les "performances des destinations habituellement prisées des touristes en quête de soleil, notamment sur la côte méditerranéenne, ont reculé fortement" en juillet (-5 à -10%) du fait du mauvais temps, indique le cabinet MKG. La tendance semble s'inverser depuis le début du mois d'août, plus ensoleillé.

L'antenne pour la région PACA du syndicat patronal Medef déplore "un ‘effet climat’ déterminant avec une météo oscillante et un déficit d'ensoleillement de près de 20% par rapport à l'année passée", comme responsable de ce début de saison "mitigé".

Près de Toulouse, on a rarement vu aussi peu de péniches et de touristes aux abords du canal du Midi. "C'est catastrophique, les gens ne pouvaient pas se promener sous les déluges qu'on a connus" témoigne Philippe Duranthon, gérant du restaurant l'Écluse à Castanet-Tolosan.

Le tourisme en montagne, particulièrement touché

Même chose pour les destinations de montagne, "clairement la première à pâtir du mauvais temps" en juillet, explique le comité régional du tourisme Rhône Alpes, où plus de la moitié (53%) des établissements font état d'une "fréquentation mauvaise".

Côté campings, "juillet n'a pas été bon, il est encore tôt pour se prononcer pour août, même si les régions touchées par le mauvais temps auront forcément une baisse cet été" estime Guylhem Féraud, président de la fédération.

Mais pour lui, plus que la météo, c'est surtout la crise qui est responsable. "Pour le moment, malgré le mauvais temps, on n'a pas observé d'annulations en masse", souligne-t-il. Plutôt que de renoncer à leurs vacances, "les clients s'adaptent. Ils attendent, ils guettent et dès qu'ils voient une fenêtre de beau temps quelque part, ils partent", explique ce responsable. Résultat: si certaines régions font grise mine, d'autres en profitent.

Les campings bretons satisfaits

Les exploitants de campings bretons ont bénéficié d'un temps clément en juillet et sont ainsi les seuls à constater une meilleure activité cette année.

Dans le Finistère, 61% des professionnels du tourisme déclarent avoir connu une fréquentation "satisfaisante" en juillet et 72% sont optimistes pour août.

De la même manière, dans le Nord, où "traditionnellement les gens qui veulent passer 15 jours à la plage ne viennent pas chez nous", on n'observe pas de "grosse différence de fréquentation, qu'il fasse beau ou pas".

Les clients s'adaptent, les musées font le plein

Les touristes, loin de plier bagages en cas d'intempéries, adaptent leurs activités, faisant le bonheur d'autres acteurs du tourisme que ceux liés aux activités de plein air.

A Dunkerque, "nous proposons une offre en terme de musée par exemple - musée portuaire, FRAC (Fonds régional d'art contemporain) - ou le zoo, ou la visite du port en bateau (...) Nous avons une clientèle qui a envie de découvrir, donc ils ne sont pas frustrés" quel que soit le temps, explique Sabine L'Hermet de l'office de tourisme.

Dans le Tarn-et-Garonne, au lieu d'aller faire du vélo, "quand le temps est exécrable, ça ramène les gens vers le cloître bénédictin et l'abbatiale" de Moissac, indique Françoise Pecal de l'office de tourisme.

Aquariums et cinémas ont le vent en poupe

A défaut de pouvoir se baigner sur le littoral de l'ouest, les touristes se ruent sur les établissements en rapport avec la mer. Les files d'attente serpentent devant l'Aquarium de la Rochelle et le 8 août, journée très pluvieuse, l'Oceanopolis de Brest a doublé sa fréquentation habituelle (8.000 visiteurs contre 4.000 à 4.500), selon son directeur, Eric Hussenot.

Les villes tirent aussi leur épingle du jeu, comme en Rhône-Alpes où les randonneurs privés de balades pour cause d'orages se rabattent sur des destinations urbaines et les activités culturelles.

Strasbourg a également vu la fréquentation de ses musées s'envoler en juillet (+26%), de même que Toulouse (plus de 20.000 visiteurs, +40%). Quant aux cinémas, leur fréquentation a bondi de 15,2% en juillet dans toute la France.

Jé. M., avec AFP