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CARTE - Où en est l'Europe sur les émissions de CO2 de ses usines?

La centrale thermique de Bełchatów, en Pologne, est l’établissement qui rejette le plus de CO2 de toute l'Europe.

La centrale thermique de Bełchatów, en Pologne, est l’établissement qui rejette le plus de CO2 de toute l'Europe. - Bogusz Bilewski / Flickr

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Les industriels participent à plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2005, l’Europe cherche à baisser leurs rejets toxiques par un système de quotas, plus ou moins respectés selon les pays. A ce titre, les usines françaises émettent moins de CO2 que leurs voisines européennes.

En Europe, la production d’énergie, l’industrie et la construction sont responsable de 56% des émissions de dioxyde de carbone (CO2), responsable du réchauffement climatique. La France s’est montrée pionnière en matière de lutte contre les gaz à effet de sphère: le premier accord universel sur le climat a été signé à Paris en 2015. Nos usines sont-elles exemplaires en terme de rejets toxiques?

Les plus grands émetteurs de CO2 en Europe

L’Hexagone est le sixième plus gros émetteur industriel d’Europe. Les installations françaises ont rejeté au total 98 millions de tonnes de CO2 en 2015, un score plutôt correct comparé à ses voisins directs. En Allemagne, championne d’Europe, les fabriques ont émis 422 millions de tonnes, 175 millions pour le Royaume-Uni ou encore 156 millions pour l’Italie. Cette bonne performance s’explique par la part importante du nucléaire dans notre mix énergétique.

En effet, l’établissement le plus polluant de toute l’Europe se trouve à Bełchatów, en Pologne. Il s’agit d’une centrale thermique au charbon, la plus puissante du continent. Dans l’Ouest de l’Allemagne, la région de Düsseldorf concentre des usines particulièrement productrices de CO: deux centrales thermiques et un fourneau à minerai de fer. Londres, capitale de la révolution industrielle du 18e siècle, rejette presque 30 millions de tonnes de CO2 à elle seule. 

En France, les aciéries d’Arcelor Mittal contribuent à 7 millions de tonnes d’émission de carbone dans les villes de Fos-sur-Mer et Dunkerque.

Des quotas de CO2 peu respectés

Pour lutter contre le réchauffement climatique, l’Europe fixe chaque année des plafonds d’émissions à ne pas dépasser, en fonction de la taille et du type de produit fabriqué par chaque site. Encore une fois, la France s’en sort mieux que ses voisins directs. Avec le deuxième plus grand parc européen, derrière l’Allemagne, 40% des sites industriels français respectent leur quota de CO2. En Allemagne et au Royaume-Uni, c’est moitié moins, 24 et 25%.

La centrale thermique de Grevenbroich, en Allemagne, affiche un déficit record de 32 millions de tonnes de CO2 en 2015, qu’elle va devoir racheter au marché européen du carbone (ETS). Mais la Germanie possède aussi l’usine avec le plus gros gain: 8 millions de tonne de carbone, que l’aciérie de Duisburg va pouvoir revendre à des entreprises qui ont trop émis.

En France, Arcelor Mittal, malgré ses importants rejets, respecte largement son plafond, avec une économie de 2 millions de tonne de carbone en 2015. Mais globalement, dans l’Hexagone comme en Europe, ces quotas sont peu respectés. Les entreprises préfèrent payer la taxe qu’investir pour réduire leurs émissions

Emeline Gaube