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Canicule: pourquoi vouloir bronzer ou simplement s'exposer aux heures les plus chaudes doit être évité

Plages privées de Menton (photo d'illustration).

Plages privées de Menton (photo d'illustration). - PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

S'exposer à une forte chaleur sous un soleil éclatant entraîne des risques tant pour son organisme que pour sa peau. En dépit des températures, l'intensité des UV présente aussi un grave danger.

Alors que les températures flambent dans les trois-quarts sud du pays et que le soleil inonde le territoire, certains vacanciers sont tentés de parfaire leur bronzage. Une activité à pourtant éviter en cette période de canicule.

Pour bronzer, il faut s'exposer au soleil qui dégage une intense chaleur. Pour compenser, le corps humain active "des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température", explique Météo-France. Comme la transpiration, l'augmentation du débit sanguin au niveau de la peau...

Quand cela ne suffit plus, l'organisme en difficulté présente des symptômes: fatigue, sueurs abondantes, nausées, maux de têtes, vertiges, crampes… Tout cela peut être signe d’une déshydratation, d’une insolation ou pire d’un coup de chaleur qui est mortel dans 15 à 25% des cas selon l'Institut national de la recherche et de la sécurité. Les plus fragiles, soit les jeunes enfants, les personnes âgées ou celles présentant des comorbidités (surpoids, hypertension, troubles cardiovasculaires) sont d'autant plus à risque.

Intensité des rayons UV

Outre les conséquences sur l'organisme, la peau peut aussi en prendre un coup. Car le bronzage est en réalité un mécanisme de défense contre les rayons ultraviolets générés par le soleil. Des rayons qui ne sont pas directement liés aux fortes températures mais dont il faut tout autant se méfier. Leur dangerosité dépend de leur intensité.

"La dangerosité de l'exposition aux UV dépend d'un certain nombre de choses", souligne François Jobard, météorologue à Météo-France à BFMTV.com, mais "la température ne joue pas".

Plus le soleil est haut dans le ciel, plus le taux d'UV est important. C'est pourquoi, il faut à tout prix éviter de s'exposer entre 12h et 16h, heures auxquelles le soleil est le plus haut, affirme Santé Publique France.

Pour jauger la situation, on peut regarder la taille de son ombre: si elle est plus courte que nous, le risque est élevé, quelle que soit la température, réelle ou ressentie.

La situation géographique influe aussi sur l'intensité du phénomène. Plus on se rapproche de l’équateur, plus les UV sont importants. De même, plus on monte en altitude.

"Plus on monte, moins la couche d'atmosphère est importante pour filtrer les UV. Donc l'indice UV augmente en montagne", et ce, même s'il fait plus froid, détaille François Jobard.

"L’intensité des UV augmente de 10 à 12% tous les 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer" alors que pourtant la température diminue, note l'Acms, le service de prévention et de santé au travail de France.

Il faut se méfier de la réverbération du soleil. "La neige réfléchit 82% du rayonnement solaire, le sable sec 17%, l’eau 5% et l’herbe 3%", affirme l'Acms. Et si, les nuages peuvent filtrer 10% des UV -cela n'en reste pas moins dangereux de s'exposer sous un ciel nuageux-, certains nuages blancs renforcent cette réverbération.

De forts indices UV ce mardi en France

Pour se rendre compte du danger, il est conseillé de consulter l'indice UV, chiffré de 1 à 11, qui reflète l'intensité du rayonnement ultraviolet. Il est réparti en 5 classes de risque: 1 à 2 faible, 3 à 5 modéré, 6 à 7 fort, 8 à 10 très fort et 11 extrême.

L'indice UV est par exemple, pour ce mardi, de 9 à Pau, Perpignan, Lyon, Marseille et Clermont-Ferrand, de 8 à Paris, Bordeaux, Quimper ou encore de 7 à Strasbourg ou Lille, d'après Météo-France.

S'exposer à un tel rayonnement solaire, entraîne des risques de lésions cutanées et oculaires importants. C'est aussi un facteur majeur de développement des cancers de la peau: "on estime que plus des deux tiers des mélanomes sont dus à une exposition excessive aux UV", prévient l'agence météorologique.

En cette période de forte chaleur et alors que l'indice UV est élevé, il est donc conseillé de rester à l'ombre lors des heures les plus chaudes et ensoleillées de la journée. Il faut protéger sa peau comme il le faut en se couvrant avec un t-shirt ample, un chapeau, des lunettes de soleil et en appliquant une crème solaire adaptée à appliquer régulièrement.

Sa protection est généralement limitée à deux heures voire moins en cas de transpiration ou de baignade. À savoir qu'une crème dotée d'un indice 50 stoppe 90 à 95 % des UV et 80 à 85 % avec un indice 25, précise le site soleil.info. La crème solaire n'est donc qu'une protection supplémentaire aux vêtements et ne doit pas justifier une exposition au soleil. Note aux plagistes: le parasol protège du rayonnement direct mais ne garantit pas d'être épargné par les rayons réfléchis par le sable.

Juliette Brossault