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Une figure présumée du narcobanditisme marseillais extradée du Maroc vers la France

(Illustration) Police nationale.

(Illustration) Police nationale. - DENIS CHARLET / AFP

Karim Harrat est soupçonné d'être impliqué dans au moins quatre homicides volontaires.

Karim Harrat alias "Rantanplan", considéré comme une figure du narcobandisme marseillais et soupçonné de plusieurs règlements de compte, a été extradé du Maroc vers la France où il a été mis en examen mercredi et incarcéré, selon une source judiciaire.

Soupçonné d'avoir tué par balle un homme le 2 décembre 2018 dans le XXe arrondissement de la capitale, il a été mis en examen par un juge d'instruction parisien pour meurtre en bande organisée, infractions à la législation sur les armes et association de malfaiteurs, selon cette source.

Il a été placé en détention provisoire.

Recherché pour homicides volontaires

Ce Marseillais de 34 ans, qui s'était installé à Dubaï, était recherché pour une série d'homicides en bande organisée perpétrés entre 2018 et 2020, a-t-on appris de source proche du dossier. Karim Harrat "était une petite main inconnue qui s'est révélée comme une figure importante du narcobanditisme marseillais à partir de 2020", selon une source policière.

"Karim Harrat a bien fait l'objet d'une demande d'extradition dans le cadre de plusieurs dossiers relevant du tribunal judiciaire de Marseille et a été remis à la France", avait déclaré plus tôt mercredi le parquet de Marseille, confirmant une information du Monde.

Surnommé "le Rant", pour "Rantanplan, car il apparaissait comme servile", il a rapidement grimpé les échelons à partir de 2020 pour se faire un nom dans le milieu du trafic de stupéfiants, selon cette même source. Il est accusé d'être impliqué dans au moins quatre dossiers d'homicides volontaires, un en région parisienne et trois dans la région marseillaise.

Parmi eux figurent un double meurtre le 30 août 2019 à Plan de Campagne, zone commerciale située dans la commune des Pennes-Mirabeau, l'assassinat le 3 août 2020 sur l'autoroute A7, près des quartiers nord de Marseille, d'un jeune homme de 19 ans et un triple homicide fin 2020 dans la commune de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, où trois corps carbonisés, dont l'un démembré, avait été retrouvés par la police.

A Paris, il sera interrogé par les enquêteurs pour un assassinat le 2 décembre 2018 dans le XXe arrondissement de la capitale.

Trois morts liées au trafic de stupéfiants en 2023

La région marseillaise est régulièrement le théâtre de règlements de compte liés au trafic de drogue.

Le 10 février, Kamel Meziani, présenté par la police judiciaire comme le "patron" d'une des principales bandes du narcobanditisme marseillais, avait été condamné à trente ans de réclusion pour avoir commandité un règlement de comptes lors duquel deux jeunes avaient été tués en 2016.

En 2022, une trentaine de personnes ont perdu la vie à Marseille dans des règlements de compte liés au contrôle des trafics de drogue qui gangrènent de nombreuses cités déshéritées, avec quelque 130 points de deal référencés dans la ville. Depuis le début de l'année, trois personnes sont déjà décédées à Marseille, selon un décompte de l'AFP.

S.Bo avec AFP