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"Tout le monde s'en fout": son appartement squatté, une mère célibataire marseillaise exaspérée

Naëlle a entamé une procédure pour récupérer son logement, situé dans la cité du Mail.

Son bien, Naëlle n'a jamais pu en profiter, ou presque. Il y a un an, cette mère célibataire a acheté un appartement dans le bâtiment A de la cité du Mail, dans le 14e arrondissement de Marseille.

Mais il lui est impossible de le mettre en location. Et pour cause, son logement de 60 mètres carrés est squatté par des hommes et des femmes de la communauté nigériane, lesquels ont brisé la porte d'entrée avant de s'installer.

Dans ce quartier, touché par le trafic de stupéfiants, ce type de situation n'est pas isolé.

"C'est moi qui vais être à la rue bientôt"

"Vous avez des personnes, en fait, qui sont dans les entrées des bâtiments, avec des haches. Tout le monde s'en fout, souffle Naëlle au micro de BFM Marseille Provence. Il n'y a pas d'autre mot. Que ce soit l'État, le président, les élus locaux: tout le monde s'en fout. C'est moi qui vais être à la rue bientôt."

D'autant que son logement lui coûte cher: tous les mois, elle continue de rembourser son crédit immobilier et des charges de copropriété, évaluées à 1200 euros tous les trois mois. Elle s'est donc lancée dans une procédure judiciaire.

Une proposition de loi à l'Assemblée

"Nous avons un propriétaire qui normalement, légalement, a tous les droits et qui se retrouve complètement démuni vis-à-vis de quelqu'un qui peut lui dire: 'Si vous rentrez, vous violez mon domicile et c'est moi qui ai la possibilité de vous poursuivre devant la justice", explique Me Azzeddine El Kolli, avocat spécialiste des affaires de squat.

En attendant que la justice lui donne raison, Naëlle doit donc patienter. Faire changer la serrure l'exposerait à une peine de prison de trois ans et à 45.000 euros d'amende. Les squatteur, eux, risquent un an de prison et 15.000 euros d'amende.

Ces peines pourraient évoluer dans les prochains mois à la faveur d'une proposition de loi portée par le député macroniste Guillaume Kasbarian.

Cindy Chevaux avec F. B.