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Provence-Alpes-Côte-d'Azur: la Fondation Abbé Pierre s'alarme de la hausse des prix du logement

Le drame de la rue d'Aubagne le 5 novembre.

Le drame de la rue d'Aubagne le 5 novembre. - Christophe Simon - AFP

À Nice, où les inégalités sociales sont fortes, le taux de tension est le plus élevé de l'hexagone pour accéder à un logement social.

Des logements aux prix inaccessibles face à une population précaire: en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Fondation Abbé Pierre s'alarme d'une "tendance absolument catastrophique", selon les termes de son directeur régional Florent Houdmon.

"Les loyers du parc privé ont augmenté deux fois plus vite à Marseille et Nice qu'à Paris ou Lille", constate ainsi M. Houdmon, tandis que ces dix dernières années le taux de pauvreté régional progressait deux fois plus vite que la moyenne nationale.

850.000 pauvres dans la région

"Avec 850.000 pauvres environ, on est loin de l'image de la région riche", souligne le directeur de la Fondation, pour qui, malgré tout, "il y a aussi des très riches dans la région, et donc de fortes inégalités sociales".

L'attractivité touristique que connaît la région et spécialement son littoral "se paye au prix fort", selon lui, avec des logements aux prix "les plus élevés de France hors Paris". Résultat: le surpeuplement apparait comme un mal chronique, comparable à ce que l'on trouve en Ile-de-France.

Pas d'encadrement des loyers, peu de logements sociaux

Il a notamment pointé du doigt la métropole de Nice, "la plus chère de France après Paris", qui connaît le taux de tension le plus élevé de l'hexagone pour accéder à un logement social.

Malgré ce grand écart entre une population de plus en plus pauvre et des logements de plus en plus chers, "aucune métropole de la région n'a mis en place l'encadrement des loyers", regrette M. Houdmon.

La Fondation Abbé Pierre relève aussi une baisse constante des programmes de logements sociaux depuis 2016, dans une région pourtant très carencée en la matière. Sur les 194 communes soumises en Paca à la loi SRU sur l'obligation de 20% à 25% de logements sociaux, seules 13 respectent ces quotas.

Bilan mitigé à Marseille

La ville de Marseille, où la crise du logement indigne a été révélée au grand jour par le drame de la rue d'Aubagne, lors duquel huit personnes sont mortes dans l'effondrement de deux immeubles, le 5 novembre 2018, enregistre à elle seule près de la moitié des demandes de logement social des Bouches-du-Rhône.

"A l'échelle de la région, on avait atteint 12.000 logements sociaux construits ou agréés en 2019, or le chiffre est tombé à 7.000 en 2020", avait dénoncé en juillet le préfet de la région, Christophe Mirmand, dans un entretien à l'AFP, en précisant qu'aujourd'hui "l'objectif fixé pour la région par la ministre (NDLR: Emmanuelle Wargon) est de 12.000 logements sociaux par an".

"Les choses bougent depuis quelques mois", a reconnu M. Houdmon, à propos de la rénovation urbaine à Marseille, tout en estimant que globalement "le bilan est mitigé depuis 2018 et la rue d'Aubagne".

L.C avec AFP