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Procès des mutilations dentaires: huit ans de prison pour l'ex-dentiste marseillais

Lionel Guedj et son père sont accusés d'avoir mutilé 350 patients entre 2006 et 2012 à Marseille.

Huit ans de prison avec mandat de dépôt immédiat ont été requis contre l'ex-dentiste marseillais Lionel Guedj ce jeudi en milieu de journée dans le cadre du procès des mutilations dentaires dans la cité phocéenne, selon l'AFP. Le procureur de la République avait pour sa part requis dix ans d'emprisonnement.

Lui et son père sont accusés d'avoir mutilé 350 patients entre 2006 et 2012, en s'enrichissant au passage sur la Sécurité sociale et les mutuelles. Son père, Jean-Claude Guedj, qui lui tenait le bras à l'énoncé du jugement, a lui écopé d'une peine de cinq ans, avec mandat de dépôt également.

Les deux hommes ont également écopé d'une interdiction définitive d’exercer. Aucune amende ne leur a été infligé, afin que l'indemnisation des 350 victimes soit possible.

Des applaudissements dans la salle

Pour la présidente du tribunal correctionnel, Céline Ballerini, les deux anciens dentistes avaient mis en place des "traitements uniformes et systématisés" qui ont "détruit" des vies, devenues "sans sourire" et "avec des douleurs intolérables".

La décision a été accueillie par les applaudissements de la centaine de plaignants présents dans la salle, avant d'être repris par la présidente pour qui on ne devrait "jamais se réjouir d'une peine d'emprisonnement".

Pour la magistrate, qui a longuement motivé la décision du tribunal, avec beaucoup de pédagogie, ces peines se justifient par "le nombre de victimes", le nombre d'années pendant lesquelles se sont déroulés les faits (six ans), "le très grave préjudice" à la Sécurité sociale et les "très fortes sommes engagées pour réparer" ces patients.

De plus "ils ont abusé de leur qualité digne et acceptable de chirurgien-dentiste", un "statut respectable de sachant qui accable à l'évidence votre cas", a-t-elle insisté.

Selon un calcul du parquet de Marseille, Lionel Guedj, alors jeune dentiste installé dans les quartiers nord déshérités de la ville, avait dévitalisé 3.900 dents saines, sans aucune justification thérapeutique, sur 327 patients, dans le seul but de leur poser des bridges très rémunérateurs. Il posait 28 fois plus de prothèses que la moyenne des dentistes français, avait estimé la Sécurité sociale.

AFP avec Alixan Lavorel