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Marseille: la grève des éboueurs partie pour durer?

Des poubelles dans Marseille le 28 septembre 2021

Des poubelles dans Marseille le 28 septembre 2021 - Nicolas Tucat/AFP

Alors que la grève des éboueurs a pris de l'ampleur depuis lundi soir, les premières négociations avec la Métropole ont échoué. Des syndicalistes évoquent la poursuite du mouvement jusqu'à la mi-octobre.

Les poubelles continuent de s'entasser dans les rues de Marseille. Les éboueurs ont entamé leur deuxième journée de contestation générale depuis que le syndicat majoritaire dans la profession, Force Ouvrière (FO), a rejoint la grève ce lundi soir. Alors que la CGT avait déjà lancé le mouvement la semaine dernière, entre 90 et 100% des éboueurs sont actuellement en grève sur l'ensemble du territoire métropolitain, selon des chiffres donnés par le secrétaire général de F0 Patrick Rué à La Provence.

Échec des premières négociations

La colère des éboueurs s'explique par la volonté de la Métropole d'augmenter leur temps de travail pour passer aux 35 heures par semaine. La collectivité veut ainsi se conformer à la réforme de 2019 de la fonction publique qui s'appliquera dès le 1er janvier prochain. Le temps de travail des syndicats passerait alors de 3h30 à 5h42 par jour sans augmentation de salaire, selon les organisations syndicales.

"Notre métier est reconnu comme étant l'un des plus pénibles qui puisse exister. Ce métier, dû à sa pénibilité, a eu une dérogation sur les 35 heures (...) On ne peut pas faire 35 heures sur une benne", explique Karim Yagoub, syndicaliste FO à Marseille à BFMTV.

Des négociations ont déjà été organisées, la Métropole a proposé une diminution de 5% du temps de travail par rapport à ce qui est prévu par la loi, afin de s'adapter à la pénibilité de l'emploi. La proposition a été rejetée par les syndicats qui souhaitent eux une réduction de 20%. Les discussions vont continuer entre les organisations d'éboueurs et la Métropole tout au long de la semaine afin de trouver un terrain d'entente.

Mais pour Robert Assante, ancien adjoint au maire de Marseille en charge de la propreté la grève "est partie pour durer".

"Les premiers échanges entre la direction d'Aix-Marseille-Provence Métropole et les syndicats, ont eu une fin plutôt brutale (...) Il ne faut pas qu'on s'inscrive dans une psychorigidité des deux côtés, autrement on est parti pour un mois et demi, deux mois de grève", prévient-il sur BFM Marseille Provence.

Tenir jusqu'à la venue d'Emmanuel Macron?

Dans la ville, l'ensemble des syndicats, y compris l'Unsa et la CFDT, ont décidé de faire grève. Un front commun qui sonne comme "une surprise à Marseille" pour Robert Assante. Cette mobilisation globale pourrait encore continuer plusieurs semaines. Certains agents assurent d'ailleurs vouloir tenir jusqu'au 15 octobre, selon La Provence. Une date qui coïncide avec le nouveau déplacement d'Emmanuel Macron à Marseille, plus d'un mois après sa dernière visite.

Il avait promis de revenir pour faire un point sur les engagements pris, notamment en termes d'aménagements dans la métropole. Une visite présidentielle dans une ville sans ramassage de déchets depuis plus de 15 jours, qui pourrait servir de levier pour les grévistes.

Avant d'atteindre la mi-octobre, les grévistes sont déjà déterminés à tenir plusieurs jours. "Sauf retournement de situation, ce conflit est parti pour durer au moins jusqu'à la fin de la semaine", prévient dans La Provence Patrick Rué, du syndicat FO.

Des bennes temporaires installées dans la ville

Pour le moment à Marseille, afin de limiter le plus possible l'impact de l'arrêt du ramassage des déchets dans la ville, la Métropole a annoncé installer 26 bennes temporaires dans plusieurs arrondissements de la ville.

Les habitants peuvent s'y rendre pour déposer uniquement les sacs d'ordures ménagères.

Gauthier Hartmann