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Marseille: une école du 3e arrondissement rebaptisée du nom d'Ahmed Litim, tirailleur algérien

Anciennement nommée d'après le maréchal Bugeaud, l'école porte désormais le nom d'un jeune tirailleur algérien tué par les occupants nazis en 1944.

L'école Bugeaud, dans le 3e arrondissement de Marseille, a été officiellement renommée ce jeudi. Elle se prénomme désormais l'école "Ahmed Litim", du nom du tirailleur algérien tué par les occupants nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

"Je pense qu'il faut regarder l'histoire en face, et je préfère que cette école porte le nom d'un héros plutôt que le nom d'un bourreau", a déclaré le maire de Marseille Benoît Payan, présent pour l'inauguration, au micro de BFM Marseille Provence.

L'école Ahmed Litim, située dans le quartier de la Belle de Mai, portait jusqu'à présent le nom d'un colonisateur de l'Algérie, le maréchal Bugeaud.

"Bugeaud, c'est quelqu'un qui a fait des massacres", poursuit Benoît Payan. "Qui a assassiné des femmes et des enfants en Algérie. Ahmed Litim, c'est un jeune soldat engagé qui est mort pour nous, mort pour la France, mort pour Marseille."

"Cette histoire, nous continuerons de l'enseigner"

L'histoire d'Ahmed Litim, a raconté le maire lors de la cérémonie de dénomination, c'est celle "d'un enfant d'Algérie (...) engagé, très jeune, dans l'Armée d'Afrique", mort le 25 août 1944, fauché par un obus allemand, en participant à libérer la ville, rapporte l'AFP.

Si le nom de Bugeaud est désormais effacé de cette école, il ne sera pas de l'histoire. Ses crimes "ne doivent pas être effacés de notre mémoire", a mis en garde Benoît Payan. "L'Histoire de la France, c'est aussi celle de Bugeaud, de la colonisation ou de la collaboration. Cette histoire, nous continuerons de l'enseigner et de l'apprendre à nos enfants".

"Nous saluons la position de la ville de Marseille qui a consisté à débaptiser l'école Bugeaud", a réagi auprès de l'AFP Samia Chabani, du centre de ressources sur l'histoire et les mémoires des migrations à Marseille, Ancrages.

Ancrages milite pour "que les civils ou militaires auteurs de violences et de guerre coloniale ne soient plus honorés dans l'espace public", et demande notamment que les associations valorisant l'histoire et "les mémoires des descendants des migrations postcoloniales" soient représentées à la commission des noms de rues.

L.R. avec AFP