Marseille: une bastide en partie détruite illégalement, la mairie demande l'arrêt des travaux
Un monument typiquement marseillais. Une bastide située dans le quartier Bonneveine (8e arrondissement) à Marseille, a été démolie à moitié, en toute illégalité. L'édifice qui date du 18e siècle fait pourtant partie de la zone protégée du château Borély.
Si la façade est encore debout, le toit et une partie de l'intérieur ont disparu. La présence de matériel sur place, constatée par BFM Marseille Provence, témoigne des récents travaux. Certains riverains regrettent cette démolition, estimant que la bastide est un symbole "du patrimoine".
Des travaux "en catimini"
Interrogé par le journal La Marseillaise, un investisseur affirme qu'il souhaite refaire le bâtiment entièrement à l'identique. Il explique que la toiture et les murs se sont effondrés à cause de l'humidité. Une version contestée par Stéphane, un riverain.
"Une bonne dizaine d'ouvriers ont démonté ou plutôt démoli la toiture et les murs à coups de pioche. À aucun moment ni la toiture, ni les murs ne se sont écroulés d'eux-mêmes. Les travaux ont été faits en catimini et en toute discrétion sans aucun engin de chantier. On avait l'impression qu'ils voulaient être discrets", témoigne Stéphane au micro de BFM Marseille Provence.
De son côté, la mairie de Marseille demande l'arrêt immédiat de la démolition et doit signer un arrêté interruptif de travaux ce mardi. Elle rappelle que les destructions doivent faire l'objet d'une autorisation.
"Marseille malheureusement, a été très longtemps le Far West des constructions illégales. Ça atteint souvent le patrimoine, c'est souvent des constructions anciennes qui sont démolies. Désormais toute démolition doit faire l'objet d'une autorisation", affirme Mathilde Chaboche, adjointe à l'urbanisme et au développement harmonieux de la ville au micro de BFM Marseille Provence.
La justice va devoir se prononcer sur cette affaire. L'année dernière, 375 signalements ont été réalisés pour travaux illégaux à Marseille. Un chiffre en augmentation dans la cité phocéenne où seulement quatre agents municipaux sont habilités à faire des contrôles.