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Marseille: rentrée houleuse au conseil municipal après des propos polémiques de Stéphane Ravier

Stéphane Ravier est conseiller municipal de Marseille.

Stéphane Ravier est conseiller municipal de Marseille. - Thomas SAMSON / AFP

La rentrée municipale a été marquée par des propos polémiques de la part de Stéphane Ravier sur plusieurs subventions accordées à des associations marseillaises.

Réuni ce vendredi matin, le conseil municipal de Marseille a été le théâtre d'échanges houleux entre Stéphane Ravier (Reconquête) et une partie des élus municipaux sur la question des subventions octroyées à des associations marseillaises.

Le soutien d'Éric Zemmour a tenu des propos jugés "racistes et misogynes" par une partie de l'hémicycle, lors du vote des subventions à l'association SOS Méditerranée et pour un projet de financement des protections menstruelles des jeunes filles sénégalaises.

Le rapport numéro 3 sous tension

C'est au moment du rapport numéro 3 portant sur l'attribution de subventions à deux associations dans le cadre du projet de coopération bilatérale "agir pour la santé menstruelle et favoriser l’accès à l’éducation des jeunes filles de Dakar et de Marseille par l’information, la sensibilisation et l’autonomisation", que les premiers débordements ont eu lieu.

"Si les Marseillais ne savaient pas pourquoi ils avaient vu leur taxe foncière augmenter de 14%, ils le savent désormais", a lancé Stéphane Ravier à la majorité municipale.

Et d'ajouter: "Vous restez dans votre délire idéologique, et ce nouveau délire est de gaspiller l'argent des contribuables en accordant 4000 euros pour financer les serviettes hygiéniques des Sénégalaises."

Dans la foulée, il est repris par Marie Batoux, adjointe au maire en charge de l'éducation populaire: "Rien ne nous étonne dans les propos racistes et misogynes qu'il a tenus ici et nous sommes rassurés que les Marseillais puissent l'entendre."

Pour terminer cette première phase, c'est au maire de Marseille, Benoît Payan, de glisser une petite phrase: "Je mets aux voix ce rapport dont vous pouvez être les uns et les autres extrêmement fiers." Le rapport a été adopté par l'assemblée.

Une aide de 30.000 euros à SOS Méditerranée

Quelques minutes plus tard, Michèle Rubirola, la première adjointe, met le rapport numéro 7 sur la table. Ce dernier stipule une aide de 30.000 euros versée à l'association SOS Méditerranée, dont le siège est basé à Marseille, qui intervient pour sauver des migrants en péril en mer. Cette subvention permettrait à l'association d'acheter du matériel supplémentaire.

Un engagement que Stéphane Ravier s'est empressé de critiquer, en accusant la majorité de financer l'immigration clandestine et de vouloir faire de Marseille un "port de migrants".

"L'immigration nous coûte déjà un pognon de dingue", claironne l'élu municipal.

Ces propos ont provoqué des cris d'indignation d'une partie de l'hémicycle. "Ça ne va pas de tenir des propos comme ça dans un hémicycle", a réagi de volée Sébastien Jibrayel, adjoint au maire. "On parle de sauver des vies humaines", a ajouté Audrey Garino, adjointe elle aussi.

"Je porterais donc ce rapport devant le tribunal administratif car vous allez au-delà de votre pouvoir", menace Stéphane Ravier en conclusion. "Vous allez m'envoyer au tribunal parce que l'on va acheter un canot de sauvetage ?", a questionné Benoît Payan.

Le maire de la cité phocéenne s'est lui aussi indigné des propos proférés par Stéphane Ravier. "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit. Vos propos tombent donc sous le coup de la loi". Et de conclure: "Vous devriez avoir honte, vous vous couvrez de cendres."

Martin Regley et Manon Mugica