Marseille: les dockers mobilisés contre l'arrivée de Christophe Castaner au Grand port

Ils dénoncent le parachutage de l'ex-ministre de l'Intérieur, qui devrait être nommé au poste de président du conseil de surveillance de l'entité marseillaise.

"Castaner éborgneur", "Castaner on te veut pas". À l'entrée du siège du Grand port maritime de Marseille, ces graffitis tracés en lettres rouges ne trompent pas. La possible nomination de Christophe Castaner au poste de président du conseil de surveillance de l'institution ne passe pas.

Ce jeudi, près de 300 agents du port maritime se sont rassemblés sur la Canebière derrière une banderole "Non à l'éborgneur, stop aux magouilles politiques". Ils dénoncent l'arrivée, prévue pour le 14 poctobre prochain, de l'ancien ministre de l'Intérieur.

"Monsieur Castaner ne mettra pas un pied sur le port", promet Pascal Galéoté, secrétaire général CGT du Grand port maritime de Marseille.

"Il a un passé en tant que ministre de l'Intérieur. Il a lourdement tapé sur les manifestants, sur les salariés, sur les travailleurs. Je crois que la première démarche, c'était de lui réserver ce type d'accueil", a-t-il avancé au micro de BFM Marseille.

Au delà de l'opposition politique, le responsable syndical dénonce le parachutage de Christophe Castaner à ce poste: "On a besoin, pour le port, pour son avenir, sur le plan économique d'avoir quelqu'un qui soit du territoire, qui le connaisse, qui connaisse les questions portuaires. Il n'en est rien quant à la candidature de monsieur Castaner donc, bien évidemment, on ne peut pas s'en satisfaire".

Un point de vue plutôt partagé par Manuel Bompard, député LFI-NUPES de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Interrogé, l'élu a évoqué une "décision surprenante, qui donne plutôt l'impression de quelqu'un qu'il faut recaser plutôt que quelqu'un qui a des compétences particulières". Il dit comprendre la colère des agents.

"L'important, c'est la vie du port"

Face à la contestation, Jean-François Suhas, président du conseil de développement du port Marseille-Fos-sur-Mer, a lancé un appel au calme.

"Il faut cesser les grèves. Ce port doit se développer en harmonie, sans tension, en tenant compte des composantes sociales et économiques. L'important, c'est la vie du port", a-t-il déclaré.

De son côté, Christophe Castaner rappelle de son côté que le poste de président du conseil de surveillance du port est une fonction non-exécutive et qu'il ne percevra aucune rémunération en contrepartie.

Lucas Brousse et Sarah Boumghar