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Marseille: la fin du carnaval de la Plaine marquée par des heurts, deux personnes interpellées

La 24e édition de l'événement, qui s'est tenu dimanche 17 mars, s'est achevée par des tensions entre participants et forces de l'ordre, qui souhaitaient faire respecter l'arrêté préfectoral. Trois policiers ont été légèrement blessés.

Les agents de nettoyage de la métropole d'Aix-Marseille sont arrivés sur la place Jean-Jaurès aux alentours de 3 heures du matin, ce lundi 18 mars. Ils ont pu y découvrir les vestiges du carnaval de la Plaine de la veille: des chariots calcinés et des détritus en tout genre jonchant le sol. À 7 heures, ils étaient encore à pied d'œuvre, chargeant inlassablement leur camionnette des déchets à exfiltrer.

Comme l'an passé, le carnaval a charrié son lot de tensions. Deux personnes ont été interpellées et trois policiers ont été légèrement blessés. Les sapeurs-pompiers ont pour leur part été confrontés à dix départs de feu de poubelles dans les rues adjacentes à la place Jean-Jaurès au cours de la nuit.

9.000 participants au plus fort de la journée

À 15 heures, le 24e carnaval de la Plaine battait son plein. Des couleurs, des costumes, de la musique, des lunettes de soleil. Près de 9.000 personnes étaient rassemblées au plus fort de la journée. Nombreuses sont celles qui avaient des revendications politiques à faire passer, sur leur hostilité aux Jeux olympiques de Paris ou aux forces de l'ordre notamment.

Après une déambulation dans le centre-ville, les carnavaliers ont allumé le traditionnel bûcher du Carmentran. Ils l'alimentaient encore à la tombée de la nuit. Or dans un arrêté, la préfecture avait interdit tout rassemblement au-delà de 18h30.

Les heurts ont éclaté dans les heures qui ont suivi entre participants refusant de quitter les lieux et CRS. Si la foule s'était amincie, des centaines de personnes étaient encore présentes à 21h30. Les forces de l'ordre ont alors fait usage de lanceurs d'eau et de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Des carnavaliers ont répliqué avec des insultes et des projectiles.

"C'est bien malheureux"

"C'est bien malheureux parce que tout se passait bien entre nous. C'était joyeux et festif", déplore une participante souhaitant rester anonyme.

Du côté des habitants de la Plaine, le son de cloche diffère. Sarah Greseque est l'une d'elles. "Je suis insurgée de ces jeunes qui ne savent pas s'amuser. (...) Arrêtez de casser pour vous amuser. On n'a pas besoin de casser pour s'amuser", grince-t-elle au micro de BFM Marseille Provence.

Françoise, de son côté, est nostalgique du temps où le carnaval était encore "familial", peuplé d'enfants. Mais elle constate qu'il a "pris de l'ampleur" et qu'il "draine énormément de personnes" aujourd'hui.

Un appel à Benoît Payan

Si elle estime que le carnaval s'est avéré "plus calme" que l'an passé, elle n'en fustige pas moins les non-respects des arrêtés préfectoraux. "Dès samedi, il y a eu un feu. Les pompiers sont venus, ont regardé, sont repartis parce qu'il n'y avait pas de forces de l'ordre. Ça donne déjà le ton de ce qu'il peut se passer le lendemain", pose-t-elle sur notre plateau.

La riveraine aimerait que l'épisode ne se reproduise pas l'an prochain. Avec un collectif de riverains, elle a déjà pris contact avec les trois maires de secteurs de la Plaine par le passé. "Nous sommes reçus. Nous sommes écoutés", reconnaît-elle. Mais cela ne semble pas suffire.

Françoise en appelle désormais à Benoît Payan. "Je voudrais qu'une fois pour toute (...) il communique de manière positive sur la Plaine, qu'il nous dise ce que nous, Marseillais, attendons de la Plaine." Et d'insister: elle ne souhaite pas "quelque chose de répressif".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions